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A l’occasion de la présidentielle américaine, cinq journalistes de la chaîne France 24 sillonnent les Etats-Unis à bord d’un camping-car. Un périple raconté quotidiennement.

Ce matin-là, c'est à la Colonial Shooting Academy, dans la banlieue de Richmond (Virginie), que les cinq acolytes ont décidé de poser leur caméra. Nous sommes dans un centre de tir de l'un des trois principaux «swing States», qui feront pencher la balance dans un camp ou dans l'autre le 6 novembre. Durant deux heures, les journalistes de France 24 interviewent des clients venus s'entraîner au tir ou acheter un pistolet, en toute simplicité. «J'aime la puissance que ça donne», sourit une jeune quadra, le «gun» à la main. Edward Coleman, le directeur des lieux, a aussi un  discours pro-armes à feu bien rodé.

«C'est pour ce genre de reportages et de rencontres que j'aime faire ce métier de correspondant», explique Nathan King, l'un des cinq reporters de France 24 à avoir embarqué à bord de LaCaravane électorale le 21 octobre. A ses côtés, Stanislas de Saint Hippolyte et Emmanuel Saint-Martin pour la version francophone de la chaîne, Philip Crowther pour l'anglophone et Chady Chlela pour l'arabophone.

De New York à Chicago en passant par la Caroline du Nord, la Virginie occidentale et l'Ohio, durant deux semaines, l'équipe sillonne les Etats-Unis à bord d'un gros camping-car. Elle va à la rencontre de ces Américains qui feront l'élection le 6 novembre, qu'ils soient hispaniques, vétérans, indécis ou fervents pratiquants. Un périple de près de 3 000 kilomètres que les cinq journalistes racontent quotidiennement sur les trois antennes (français, anglais et arabe) dans La Caravane électorale, diffusée à 7h40, heure de Paris.

«Comme c'est serré depuis quinze jours, l'argent et la publicité reprennent le dessus», note Emmanuel Saint-Martin, correspondant de la chaîne à New York depuis 2006. Il ressort aussi que les gens commencent être fatigués d'être harcelés par la publicité politique et les appels de soutien des candidats (le budget de Barack Obama est de 564 millions de dollars contre 337 millions pour Mitt Romney à fin septembre).

Couvrir l'élection différemment

Objectif: couvrir la campagne autrement, loin des seuls meetings politiques. «Du fait de l'explosion des réseaux sociaux, les journalistes n'apprennent plus rien à personne. Cela nous pousse à trouver des manières différentes de couvrir l'élection», raconte Emmanuel Saint-Martin. Que ce soit dans un magasin de souvenirs de Washington, un petit village de Virginie ou devant l'ancien siège des confédérés à Richmond, les cinq journalistes enchaînent les interviews, les directs et les reportages dans les trois langues. Ce sont eux aussi qui filment, montent les sujets et les envoient à Paris pour une diffusion le lendemain. Ici, pas de faisceau satellite, les données sont transmises par Internet, en 4G. «On fait avec les moyens du bord», souligne Nathan King. Des moyens modestes, loin de ceux de CNN ou Al-Jazeera.

Devant le parlement de la Virginie, c'est la tuile: le sac à dos connecté à la 4G grâce auquel ils assurent le direct pour le journal de 20 heures n'a plus de batterie. Il faut se rabattre sur le plan B, un simple ordinateur connecté à la caméra et qui transmet les images via une clé 4G. Mais les difficultés ne s'arrêtent pas là. «Il faut aussi faire face à des problèmes logistiques, à commencer par l'endroit où nous pouvons garer le camping-car. Ça a été compliqué à New York et à Washington», souligne Stanislas de Saint Hippolyte. Déjà, il est 20 heures sur la côte Est des Etats-Unis, l'heure d'envoyer les fichiers pour l'émission du lendemain. Après un rapide dîner, les cinq compères regagnent leurs pénates: de sommaires couchettes. Il faut prendre des forces: la route pour Chicago est encore longue.

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