A l'initiative du collectif La Vague blanche créé par deux amies, Béatrice Soulé et Sarah Moon, une série de 20 films de deux minutes sur le conflit syrien sera diffusée, du 1er au 20 mars, sur les télévisions publiques (France Télévisions, France 24, TV5 Monde, LCP, Public Sénat) et certains sites partenaires (Libération, Rue 89, Mediapart, Dailymotion, Le Nouvel Observateur). Ces programmes courts, produits sous l'égide de la Fédération internationale des Ligues des droits de l'homme (FIDH) et de la Ligue des droits de l'homme (LDH), ont pour but de (re)mobiliser l'opinion publique autour de ce conflit, qui a causé, selon l'ONU, la mort d'au moins 70 000 personnes.
Intitulés Deux minutes pour la Syrie, ces films ont été produits par la société Cinétévé, que préside Fabienne Servan-Schreiber, et réalisés par Béatrice Soulé et Sarah Moon à partir d'images filmées par des citoyens syriens. Béatrice Soulé, qui présentait le projet le 18 février à l'hôtel de ville de Paris, expliquait alors, la voix étranglée, qu'elle et Sarah Moon avaient choisi ces images parmi une base de données de plus de 200 000 vidéos, bouleversantes ou insoutenables. La plupart d'entre elles sont accessibles via la chaîne You Tube et le site du réseau Shaam News Network.
L'arme des citoyens syriens
Ce réseau d'activistes syriens, partenaire de La Vague blanche, qui centralise des centaines de milliers de témoignages vidéo sur le drame syrien, est en plein développement. Il travaille notamment à un projet de «télévision libre» et à un centre de documentation. Organisé en conseil d'administration avec une vraie section journalistes et des sections relations stratégiques et relations générales, il compte des centaines de correspondants sur le terrain.
«Nous avons l'impression que la seule arme des Syriens, désormais, est leur caméra», analyse Béatrice Soulé, évoquant un Syrien filmant un char qui lui tire dessus.
Chaque épisode de Deux minutes pour la Syrie est présenté par une personnalité française, prise en photo par Sarah Moon avec un drapeau blanc sur lequel il est écrit «Stop». Puis les images défilent, avec en guise de commentaire une chanson d'Emily Loizeau, les mots de François Cluzet ou de Michel Piccoli. Les artistes ont eux-mêmes écrit leurs textes.
Le 15 mars, La Vague blanche organisera une manifestation à Paris et dans d'autres villes de France, et peut-être aussi à Genève, New York, Washington ou Dakar, «où des projets sont en train de se monter», indique Béatrice Soulé. Soutenu depuis sa création par Catherine Deneuve, Yannick Noah et Costa-Gavras, le collectif avait organisé un premier rassemblement au Trocadéro, le 17 avril 2012 (date anniversaire de l'indépendance de la Syrie).
Pour relayer l'appel à manifester du 15 mars, l'agence TBWA travaille bénévolement sur une campagne de communication, afin que «personne n'échappe à La Vague blanche», espère Béatrice Soulé. Le symbole de cette mobilisation sera, comme sur les vidéos, ce petit drapeau blanc accompagné d'un «Stop» que chaque participant est invité à agiter le jour J.
