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Le groupe annonce officiellement vouloir se renforcer dans les médias et les contenus. Une sortie des télécoms n'est plus qu'une question de temps.

Ne demandez pas à Jean-François Dubos, président du directoire de Vivendi, de dire que son groupe va se désengager des télécoms. «SFR n'est pas à vendre», répète-t-il à l'envi. Mais il martèle aussi, le 26 février, lors de la présentation de ses résultats, que «la feuille de route est de se renforcer dans les médias et les contenus et de maximiser la valeur de SFR». Et que l'ambition de Vivendi est de devenir un «leader mondial» dans les jeux, la musique et l'audiovisuel (avec Activision Blizzard, Universal Music et Canal+).

Il est donc clair que le brésilien GVT, Maroc Télécoms et SFR ne font pas partie de ce plan qui vise à en finir avec la «décote de holding», donc avec un conglomérat sous-valorisé en Bourse. «Nous ne sommes pas sous pression bancaire, affirme Philippe Capron, membre du directoire et directeur financier. Sans les investissements dans les fréquences et le rachat d'EMI, Vivendi se serait désendetté [13,4 milliards d'euros en 2012]. Nous ne sommes pas pressés de vendre des actifs dont nous entendons nous débarrasser si on ne les valorise pas suffisamment à terme.» Ou comme dit Jean-François Dubos, citant Pierre Dac, «Rien ne sert de courir si l'on n'est pas pressé.»

Questions de trésorerie

Pas pressé? Une façon de répondre aux rumeurs de rapprochement, voire de rachat en cash de SFR par les actionnaires de Numericable (Carlyle et Cinven). Maroc Télécom, qui a connu un plan de départs de 1 521 salariés en 2012, intéresserait de son côté les qataris de Q Tel, selon Les Echos, et pourrait être cédé avant l'assemblée générale du 30 avril. Quant à GVT, qui voit sa marge se réduire à 20% prévus en 2013 après avoir triplé de taille en quatre ans, elle n'aurait pas rencontré la valorisation voulue auprès de l'américain Direct TV.
Pour Jean-François Dubos, la revue stratégique des actifs n'est pas terminée. Sur les contenus, estime le patron de transition, «on a peut-être besoin de s'adosser à un acteur européen et de réaliser des acquisitions aux Etats-Unis». A l'instar d'Universal, qui a bouclé le rachat d'EMI (après la revente du tiers de l'activité pour près de la moitié du prix), Canal+ a pu acquérir les chaînes de Bolloré (D8 et D17) et se développer avec «N» en Pologne. Vivendi n'exclut pas un rachat des 20% de Lagardère dans Canal+ France même s'il est attaqué en justice pour ses pratiques de trésorerie. Le groupe audiovisuel doit aussi dégager 670 millions d'euros de bénéfice avant intérêt, impôt et amortissement (EBITA) en 2013. Soit 50 millions d'euros de plus qu'en 2012, où il affiche un chiffre d'affaires de 5 milliards d'euros (+3,2%). Difficile avec une hausse de la TVA de 7 à 10% attendue en 2014.

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