C'est l'énigme de l'année. Comment France Inter, que ses concurrents espéraient enfin en regression lors de la nouvelle vague d'audience de Médiamétrie, peut-elle encore afficher une audience cumulée de 12,8 %, soit +0,9 pt en un an ? Alors même que la grève entamée le 25 novembre 2019 aurait dû lourdement impacter des résultats s'étalant du 4 novembre au 22 décembre, la radio publique gagne 475 000 auditeurs en un an. Certains soutiennent que cette performance soulève les insuffisances d'une mesure d'audience faite à partir de 400 sondages effectués chaque jour par téléphone. Les sondés privilègieraient-ils leurs habitudes sur la réalité de leur écoute quotidienne ? À moins que la grève, fluctuant selon les jours et les émissions, n'ait incité les auditeurs à écouter pour savoir si leurs programmes étaient diffusés. Notons par exemple que La Bande originale de Nagui pulvérise le record de la case, datant de 2004, avec 207 000 auditeurs gagnés en un an. Une prouesse sur le critère de l'audience cumulée, qui ne prend en compte que le nombre d'auditeurs. Mais la radio dirigée par Laurence Bloch progresse aussi sur le critère de la part d'audience, qui inclut le temps d'écoute, avec +0,2 point à 12,3 %.
RTL dynamique
Sur ce paramètre, France Inter est devancée par RTL, qui affiche 12,6 % de PDA. Malgré une baisse (-0,8 pt sur un an), la station du groupe M6 gagne des auditeurs de moins de 50 ans (+2 % en PDA). « RTL est dans un très bonne dynamique avec un niveau très élevé » explique Régis Ravanas, le patron de l'audio du groupe.
Côté Europe 1, l'heure est au soulagement. « On repart à la hausse, s'enthousiasme Constance Benqué, directrice générale du pôle news de Lagardère. Notre belle équipe a fait un travail de fond. Mais c'est un travail de longue haleine et chacun doit labourer son sillon. Nous avions 5 % d'audience cumulée en juin 2019, nous sommes passés à 5,2 % en octobre 2019 et nous sommes à 6 %. C'est une phase de reconquête. En quatre mois, nous avons regagné 428 000 ausiteurs, soient les fidèles perdus l'année dernière. C'est aussi lié à notre campagne “Ecoutez le monde changer”. Les auditeurs avaient besoin d'un discours clair. »
