Diversification
Reworld Media, propriétaire du magazine Diapason, veut offrir une seconde jeunesse au titre sexagénaire, notamment via le digital et l'événementiel.

On peut être un maestro de la presse musicale et vouloir davantage se faire entendre. C'est le cas de Diapason. Le titre référence des mélomanes, qui existe depuis 1956, manquait d'un bon amplificateur. Racheté par Reworld Media il y a un an, il affiche 22 675 exemplaires en diffusion France Payée en 2019, soit −5,5% versus 2018 et −20% versus 2015. «Diapason fait partie des belles marques du portefeuille de Mondadori que nous avons rachetées, comme Réponses Photo ou Guerres & Histoire. Ce sont des petites pépites qui n'étaient pas dans la stratégie prioritaire de développement de l'actionnaire, notamment en matière de digital, nous confie le directeur des activités numériques chez Reworld Media Jérémy Parola, qui a évoqué le sujet lors des dernières rencontres Ratecard. Il y a tout à construire et à faire avec Diapason qui rassemble une communauté d'intérêt très active et des audiences assez faibles.»  

Reworld Media s'attèle à trois chantiers pour dynamiser le titre: le print, le digital et l'événementiel. «Si les amateurs de musique classique sont peu consommateurs sur les plateformes de streaming notamment, ils ont cependant un budget et un niveau de revenus élevé. Et l'envie de se retrouver dans des lieux pour partager leur passion.» Première idée, développer dès l'année prochaine les «Diapason d'or», distinguant des disques ou enregistrements qui font référence dans le milieu de la musique et donnent lieu à une cérémonie qui réunit les pontes du secteur. «Ces distinctions sont très utilisées par les labels de musique mais pas suffisamment exploitées dans leur globalité, analyse Jérémy Parola. Nous réfléchissons à lancer une formule de club dédiée à nos abonnés et aux lecteurs du journal, qui serait l'occasion de rencontres privées et d'événements exclusifs.» 

Un nouveau format vidéo

Côté digital, les projets se multiplient. «Il y avait un mini-site sans équipe dédiée. Nous gardons le schéma classique gratuit avec la présence d'annonceurs. Mais nous l'avons boosté en travaillant sur le contenu et le référencement naturel. Nous sommes passés en quatre mois de 20 000 à 180 000 visiteurs par mois, dont 49% ont entre 30 et 40 ans. Parallèlement, nous avons développé notre présence sur les réseaux sociaux et notamment sur Facebook en recrutant un community manager. Nous avons inauguré le mois dernier une newsletter envoyée deux fois par semaine. Enfin, nous venons d'initier un format vidéo “Les divans Diapason” dans lequel on interroge les acteurs de la musique classique. Il est diffusé en version 3 à 5 minutes sur les réseaux sociaux et 20 minutes sur le site», développe Jérémy Parola. Le pianiste Alexandre Tharaud inaugurera ce rendez-vous quinzomadaire, qui pourrait devenir hebdomadaire. 

Reste que la rédaction se réduit au strict minimum. «Le magazine, passé de 8 à 5 journalistes suite au rachat, tient bien son leadership, assure Germain Perinet, directeur des activités print du groupe. Nous souhaitons apporter quelques aménagements en septembre pour créer une cohérence éditoriale avec les différents supports et valoriser les sujets qui performent dans la newsletter.»

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