Numérique
Le géant ViacomCBS a lancé en France le 8 février son offre de chaînes en streaming. L’éditeur est capable d’assembler n’importe quels contenus. Y compris ceux d’annonceurs.

Plus belle la vie, Femmes de loi, Les Cordier juge et flic… Le nouveau bouquet de 40 chaînes gratuites de ViacomCBS, lancé ce 8 février, a pour particularité de faire de programmes anciens de véritables chaînes, aux côtés de canaux aux thématiques classiques comme Ciné, Drama ou Action. Pourtant, Pluto TV se réclame du FAST plutôt que de l’AVOD. En clair, il relève du free ad-supported streaming TV et non, à proprement parler, de la vidéo à la demande gratuite financée par la publicité (comme Mango, le service de Molotov lancé cet automne). « Nous récupérons des contenus que nous agrégeons sous forme de chaînes », résume Philippe Larribau-Lavigne, directeur général de ViacomCBS, qui précise : « Le catalogue du groupe n’est pas majoritaire et nous sommes ouverts à d’autres partenaires ». Des accords avec des majors hors Paramount sont attendus, sachant que l’offre américaine – 250 chaînes – recense des canaux 100% James Bond, 100% Narcos ou 100% Walking Dead. Une façon de donner une nouvelle vie à des œuvres qui ont encore leur public, dans une fenêtre de diffusion qui passe après les chaînes gratuites.

Déjà lancé aux États-Unis mais aussi au Brésil, au Royaume-Uni, en Espagne ou en Allemagne (où Derrick fait un tabac avec sa chaîne dédiée), Pluto TV compte 36 millions d’utilisateurs dans le monde (dont 7,6 millions hors États-Unis). À l’heure où les abonnements s’empilent, le dirigeant rappelle qu'il existe une appétence pour des offres linéaires qui nous prennent par la main au lieu de nous laisser dans la perplexité de l’hyper-choix : « Quand les gens ont le choix, comme sur Pluto TV, ils regardent plutôt en mode linéaire qu’à la demande ». Il suffit de se connecter pour visionner en fonction de dix catégories (films, séries, crime, divertissement, art de vivre…). Aucun compte à créer ni moteur de recherche à utiliser. « L’idée est de limiter au maximum les freins à l’utilisation », souligne-t-il. C’est donc le « clic & watch » et le bouche à oreille qui priment. Un grand soin a été apporté à l’ergonomie de la plateforme qui est disponible en OTT (Android et iOS), sur le web et en smart TV. L’éditeur discute aussi avec les opérateurs télécoms.

Des mid-roll de deux minutes

Pluto TV passera à 60 chaînes à la fin du premier semestre et à 100 à la fin de l’année. « Le business model est des plus vertueux », assure Philippe Larribau-Lavigne. Chacun, en effet, y gagne. Partenaires comme distributeurs sont rémunérés en fonction d’un partage de revenus sur la publicité. « Et les annonceurs et les agences voient l’opportunité de faire exister leurs marques dans un univers de streaming ». Pour cela, pas de pre-roll mais du mid-roll sous forme d’écrans de deux minutes (non-skippables et bénéficiant de la technologie d’ad sticking anti-blocage de publicité), dans la limite de huit minutes par heure. Visibilité (96% de complétion) et brand safety sont garantis. Pluto TV offre aussi la possibilité de chaînes de marque, soit ex-nihilo à partir des programmes existants, soit avec des contenus dédiés comme c’est le cas pour Red Bull, aux États-Unis. À quand une chaîne Winamax avec Sébastien Thoen ?

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