Avec OOH Capital, lancé officiellement en mars 2021, votre ambition est de conseiller sur l’expansion et la mutation digitale du secteur de la communication extérieure. Comment entendez-vous vous différencier ?
Philippe Baudillon. Avec les deux initiateurs, Tom Goddard, président d’OOH Capital, et Annie Rickard, créatrice de Posterscope [agence mondiale spécialisée dans le marketing géolocalisé, NDLR], et d’autres - nous sommes sept au total -, nous proposons du conseil global sur toute la communication extérieure, dont la digitalisation. Nous avons une double approche : nous couvrons différentes zones géographiques ainsi que tous les aspects de la question (l'exploitation, la proposition de valeur aux annonceurs...). Nous nous adressons aux annonceurs, aux bailleurs, aux financiers, à tous les intervenants de la chaîne de valeur de l’industrie. Nous sommes un tiers neutre.
Pourquoi vous lancer maintenant et comment a démarré l’activité dans ce contexte compliqué ?
La sortie de cette pandémie remettra les gens dehors. À cela s’ajoute que le Covid a accéléré la nécessité de repenser le business model de toute l’industrie. Dans de nombreux pays, la digitalisation s’accélère, un peu moins en France compte tenu de questions réglementaires. Nous sommes là pour aider à la transformation. Nous avons un audit en cours pour une société financière qui prête à un opérateur pour l’achat d’écrans digitaux. Nous sommes également en discussion avec une municipalité en Europe pour revoir le déploiement de son patrimoine. Et puis, on est en pleine prospection.
Quelle est votre vision du marché pour la suite ?
Les États-Unis et l’Asie ont redémarré, l’Europe, pas encore. La situation diffère selon les pays et les supports médias. En France, les grands centres commerciaux sont fermés actuellement et la reprise n’est pas homogène selon les trimestres. L’année se réalisant traditionnellement entre septembre et décembre, il y aura vraiment un sujet si le redémarrage n’est pas au rendez-vous à ce moment-là. Par ailleurs, les audiences évoluent car les modes de mobilité évoluent. Par exemple, les gens ne vont plus au bureau. Ces transformations doivent être prises en compte. Cela change les manières de communiquer.
Et pour OOH Capital ?
Nous allons sûrement prendre quelqu’un sur la partie financière. On ne s’interdit pas d’aller en Chine et en Australie. J’espère avoir convaincu d’ici à l’été une municipalité française. On parle d’une vraie transformation urbaine. Le secteur est suivi au moment des appels d’offres, soit tous les cinq ou dix ans. Durant ce laps de temps se développent beaucoup de choses autour du média. Nous souhaitons créer un corpus où chaque acteur puisse piocher pour comprendre son fonctionnement.
