Audiovisuel
Alors que s’achève le Cartoon Forum, organisé du 20 au 23 septembre à Toulouse, focus sur l’animation française, également abordée dans une étude CNC/Unifrance du début du mois.

Son héroïne a voyagé à New York comme à Shanghai. La série française d'animation Miraculous : Les Aventures de Ladybug et Chat Noir a donné lieu à deux longs formats de 52 et 60 minutes centrés sur ces villes-mondes, diffusés en 2020 et 2021 par TF1 (Tfou) et Disney Channel. Le succès de cette création est à l'image d'un genre qui demeure, avec 38 % des revenus, soit 74,7 millions d’euros, en tête des ventes à l’international, en premier lieu en Allemagne et aux États-Unis. L’animation française a d'ailleurs contribué en bonne partie à l’exportation des programmes audiovisuels français, qui inclut les ventes internationales et les préfinancements étrangers. Avec un flux financier de 354,8 millions d’euros, en progression de 9 % en 2020, ces exportations ont atteint un niveau jamais atteint depuis que ces chiffres sont suivis, bien que le covid soit passé par là, selon l’étude annuelle du CNC et de la branche audiovisuelle d’UniFrance, rendue publique le 8 septembre. 

Diversité française

Pas démenti à travers les années, le succès de l’animation tricolore - ciblant essentiellement les enfants - s’explique par plusieurs facteurs. « Nous sommes reconnus pour notre diversité de création, en lien avec une certaine tradition littéraire, souligne Sarah Hemar, directrice générale adjointe d’UniFrance en charge de l’audiovisuel et du digital. Une diversité narrative, graphique, de formats ». La France dispose aussi des talents, des techniciens, grâce à ses écoles prestigieuses, comme Les Gobelins. Entrent également en ligne de compte les mesures qui ont accompagné la production, notamment la relocalisation des studios. Un succès que symbolisent des séries comme Oggy et les cafards ou Molang, d’origine sud-coréenne et portée par le studio français Millimages. Des programmes sans paroles en français, basés sur le langage universel qu’est le dessin. Miraculous est, de son côté, coproduite avec le Japon et la Corée du Sud. Du côté des freins, il existe un certain plafond de verre. Trois cents heures environ sont produites par an. La fin de France 4 avait fait des frayeurs aux producteurs : le risque s’est désormais éteint.

Le développement des plateformes numériques constitue l’un des enjeux de l’animation française. Selon le CNC et UniFrance, la France est derrière le Royaume-Uni le pays européen le plus représenté sur les plateformes à l’international. Celles-ci constituent un canal supplémentaire de diffusion et offrent davantage de visibilité aux œuvres, à un niveau mondial, auprès d’une cible différente, pas seulement les plus jeunes. Elles ont désormais de nouvelles obligations en matière de financement de la création. Reste la question des droits quand, selon la façon dont ils sont négociés, ils sont de nature à peser sur les exportations. « Les diffuseurs, à savoir TF1, M6 et surtout France Télévisions mettent environ 60 millions d’euros par an dans le secteur. Les plateformes pourraient amener 20 millions d'euros supplémentaires », dans le cadre du décret Smad, entré en vigueur le 1er juillet, rappelle Stéphane Le Bars, délégué général d’AnimFrance, syndicat des producteurs de films d’animation.

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