Si les agriculteurs ne partagent pas sur le réseau social d'Elon Musk les actions qu'ils mènent à travers la France, d'autres profils se sont emparés de ce mouvement de contestation, à commencer par la droite souverainiste, selon des données de Visibrain.

Parmi les sujets tendances du réseau social X (ex-Twitter) en France depuis plusieurs jours, le hashtag #AgriculteursEnColeres permet à de nombreux internautes de suivre le fil du mouvement de mobilisation des agriculteurs. Pour d’autres, c’est aussi l’opportunité de faire passer des messages plus ou moins politiques à un auditoire élargi.

Depuis plus de 10 jours, le topic des agriculteurs en colère a généré près de 4 millions de messages, produits par 273 000 utilisateurs uniques, d’après les chiffres dévoilés par l’institut de veille sur les réseaux sociaux Visibrain.

Cependant, cet afflux de tweets sur la colère du monde paysan soulève de nombreuses questions. D'autant que les agriculteurs ne sont pas vraiment présents sur la plateforme d’Elon Musk. Les leaders du mouvement ne portent pas non plus leur parole via le réseau social. Karine Duc, Jérôme Bayle ou Laurence Marandola n’ont pas de compte. Et même si le président de la FNSEA, Arnaud Rousseau, y est présent, ce n’est pas son moyen de communication de prédilection.

Même chose du côté des centrales syndicales (Confédération Paysanne, Coordination rurale, FNSEA), qui ne tweetent pas à la minute. « Si l’on considère notamment la FNSEA, qui possède un compte dédié, force est de constater que ses messages sont peu partagés, sans aucune mesure avec les engagements à trois chiffres atteints pour cette mobilisation. Les hashtags officiels #AgriSousPression ou #Onmarchesurlatete émergent à peine », rappellent Visibrain et Thierry Herrant, consultant et enseignent en communication publique à Sciences Po Paris, sur le blog de l'institut.

Plusieurs communautés s’approprient le mouvement

Alors qui surfe sur le mouvement ? L’un des premiers constats, relevé par Visibrain, c’est la création depuis le début d’année de nombreux comptes douteux qui sont très actifs, certains générant près de 2000 messages par jour. De nombreux comptes sembleraient se servir du mouvement pour envenimer les avis, par exemple vis-à-vis de l’Union Européenne, et en profiter pour servir leur agenda politique.

Visibrain recense plusieurs communautés parmi les plus actives sur la thématique : « On trouve un attelage hétéroclite composé de la droite souverainiste, de "frexiteurs" antieuropéens et eurosceptiques… » Malgré une activité plus faible, l’extrême gauche est également présente pour dénoncer « des traités de libre-échange néolibéraux, le soutien à la Confédération paysanne, la critique virulente du modèle productiviste porté par les industriels de l’agroalimentaire et défendu par la FNSEA…».

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