Utiliser l'intelligence artificielle pour lutter contre la désinformation, en produisant rapidement du contenu pour les réseaux sociaux : c'est le projet porté par le journaliste Thomas Huchon, aidé de l'agence de création Brainsonic. L'avatar du journaliste débunke de fausses vérités dans de courtes vidéos produites en moins de deux heures. 

Lutter contre les fake news grâce aux capacités industrielles de l'IA ? C'est l'ambitieux projet du journaliste Thomas Huchon et de ses étudiants de Sciences Po Paris, accompagnés par l'agence de création Brainsonic (groupe Dékuple). Ensemble, ils viennent de créer AntifakenewsAI, un média en ligne (notamment sur Instagram ou TikTok) qui a pour particularité de produire des contenus avec l'intelligence artificielle. 

Comment cela fonctionne-t-il concrètement ? D’abord, une fake news est identifiée par Thomas Huchon ou par ses étudiants puis un script est rédigé, validé et envoyé dans le système. Une première intelligence artificielle « nettoie » le texte, en reformulant les phrases et les mots pour une meilleure qualité de rendu possible. Cette seconde version du script est ensuite envoyée automatiquement sur la plateforme HeyGen et lue par un avatar de Thomas Huchon, préalablement entraîné. Trois vidéos alors sont générées. Ces trois rendus sont transmis à la content factory de l’agence Brainsonic, où monteurs et motion designers prennent le relais en travaillant sur un template prédéfini. La vidéo est ensuite prête à être publiée moins de deux heures après la prise d’information. Elle est alors diffusée sur les différents médias sociaux.

« Digérer une news, installer un set de tournage, faire plusieurs prises, traiter l’image et le son, c’est aussi long qu’énergivore. Automatiser entièrement le processus, c’est gagner la bataille du temps et des moyens de production dans un marché de l’information ultra concurrentiel. Il y a également un côté « méta » : on utilise la technologie pour lutter contre… les dérives de la technologie », explique Mathieu Crucq, directeur en charge des innovations au sein de Brainsonic, par voie de communiqué. « Si l’explosion des médias sociaux nous a appris à quel point il était facile de créer et propager une fausse information (tant sur le fond que sur la forme), l’évolution des outils d’intelligence artificielle prouve que le contraire est désormais possible, à condition de savoir comment s’y prendre. Nous sommes très fiers, à l’agence, de participer à ce combat que nous estimons plus que jamais nécessaire », poursuit Guillaume Mikowski, CEO de l’agence.