Le gouvernement veut finalement exclure France Médias Monde (FMM), la branche internationale de l'audiovisuel public français, de la réforme qui doit fusionner ses différentes composantes, a affirmé le ministre des Affaires étrangères.
« Je suis, et nous sommes favorables à l'exclusion de l'audiovisuel extérieur de ce qui est aujourd'hui en préparation », a déclaré Stéphane Séjourné devant la commission des affaires étrangères de l'Assemblée nationale, mercredi 15 mai. « Et l'arbitrage, pour être très clair, que m'a fait connaître Matignon, qui est un arbitrage intergouvernemental, est favorable à l'amendement qui a été déposé », a-t-il ajouté, en référence à un amendement pour exclure FMM de la future société.
En commission mercredi, les députés sont en effet allés dans ce sens lors d'un vote serré où les voix de la gauche se sont ajoutées à celles de certains membres du camp présidentiel. Les élus MoDem, notamment, souhaitent garder la « spécificité » de FMM et en font une « ligne rouge ».
Les sénateurs LR, qui dominent la chambre haute, tiennent une position inverse. Ils craignent que FMM soit mal financée et marginalisée si elle n'intègre pas la future société.
En contradiction avec le position de Rachida Dati
La réforme de l'audiovisuel est à l'origine une proposition de loi d'un sénateur Union centriste, Laurent Lafon, adoptée par le Sénat en juin 2023. Dans cette version du texte, France Médias Monde faisait partie de la holding, baptisée France Médias. La proposition a été reprise à son compte par la ministre de la Culture Rachida Dati. En dehors du camp présidentiel, la gauche y est très hostile et le RN favorable.
France Médias Monde réunit la chaîne info France 24 (en français, anglais, arabe et espagnol), la radio RFI (en français et 16 autres langues) et la radio en arabe Monte Carlo Doualiya (MCD).
La direction de ce groupe public souhaite « protéger l'audiovisuel extérieur et la spécificité de son action », soit en restant en dehors de la fusion, soit grâce à « des garanties », comme « l'instauration d'un financement plancher », dans une société où FMM pèsera peu économiquement.