Billet

Le deuxième ou troisième lundi du mois de janvier serait le jour le plus déprimant de l’année. Comme une gueule de bois de trentenaire, ce « Blue Monday » nous est tombé dessus le 17 janvier, également soir de pleine lune et où Mercure rétrograde, pour les plus superstitieux. Cette équation de la déprime est établie en 2005 par le psychologue Cliff Arnall et reprise par l’agence de voyages Sky Travel à des fins marketing autour d’une campagne publicitaire. Elle tiendrait compte de la nostalgie des fêtes de fin d’année et du manque de lumière du jour, sans compter la pandémie. À l’image de la Saint-Valentin ou de Noël, cette date est un concept façonné et véhiculé par les marques, soit un énième néologisme pour vendre des services. Même dans le monde de l’influence, ce terme a prononcé ses premiers mots. En trending topic sur Twitter, j’ai pu voir – à regret – tous les messages de gratitude de mes connexions professionnelles envers « leurs petits amours », en plus des quelques petites blagues de ceux qui se sont habillés tout en bleu. Référence au blue-jeans ? On ne badine pas avec la santé mentale. Elle ne peut se mêler à une tendance à la mode. En réalité, ce blues n’est pas saisonnier, la dépression s’installe quitte à en devenir létale. Dans une étude nationale de Santé Publique France, CoviPrev, les résultats entre le 30 novembre et le 7 décembre 2021 indiquent que 18 % des Français montrent des signes d’un état dépressif, +8 points par rapport au niveau hors épidémie, et que 10 % des Français ont eu des pensées suicidaires au cours de l’année (+5 points). Récemment, le chanteur Stromae s’est confié sur ce sujet dans sa nouvelle chanson L’Enfer rappelant que le spleen peut frapper à n’importe quelle porte.

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