Certains dirigeants de l'UMP le redoutaient et ils avaient bien raison: à un peu plus de six mois de l'élection présidentielle, après le «hold-up médiatique» des trois débats préparatoires au premier tour des «primaires citoyennes», le Parti socialiste vient de se constituer une fantastique base de données.

 

Dimanche 9 octobre, entre 30 et 60% des votants, selon les bureaux de vote, ont, de manière tout à fait facultative, laissé leurs coordonnées - adresses mail notamment - dans le but d'être tenus au courant des suites de la campagne. Sur la base d'une participation de 2,5 millions de personnes, cela constitue un fichier de 750 000 à 1 500 000 noms et adresses. À comparer avec les quelque 150 000 adhérents du PS.

 

Quand la communication politique rejoint le marketing direct par le truchement d'Internet (lire notre enquête page 8)... La boucle est bouclée et nous voilà sur la voie de primaires à l'américaine. Cela ne doit rien au hasard.

 

La victoire de Barack Obama en novembre 2008 a été disséquée par de nombreux intellectuels et chercheurs proches du PS, notamment la fondation Terra nova. En octobre 2010, Olivier Ferrand, président-fondateur du «think-tank», accompagnait, lors d'un voyage d'étude outre-Atlantique, Arnaud Montebourg, promoteur politique de ces primaires à gauche et surprise des myopes dans ce premier tour. Les leçons américaines ont été tirées.

 

Lors de la campagne présidentielle de 2007, l'innovation et la dynamique en termes de marketing politique étaient dans le camp de Nicolas Sarkozy, l'ensemble constituant un efficace «storytelling». Elles semblent avoir changé de camp. Faut-il y voir un présage pour 2012?

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