Édito

« Couvrez cette vulve que je ne saurais voir. Par de pareils objets les âmes sont blessées… » Tartuffe de Molière, version 2019. La campagne « Viva la vulva » conçue par AMV BBDO pour la marque de serviettes hygiéniques Nana a déclenché l’ire des téléspectateurs. Cette campagne qui célèbre la vulve en chanson, fait réagir : l’Autorité de régulation professionnelle de la publicité (ARPP) a reçu 233 plaintes et le CSA a comptabilisé plus de 1000 saisines (selon Le Parisien). Tandis qu’une pétition lancée sur Change.org pour « demander le retrait de la publicité des écrans » a recueilli 15 000 signatures. Les arguments de ces détracteurs : « Cette pub montre une image dégradante de l'intimité de la femme... Cette publicité est choquante aux yeux de tous et surtout aux yeux des plus jeunes téléspectateurs. »

Lancée en novembre 2018 pour la marque Libresse (groupe Essity) dans les pays nordiques, la campagne « Viva la vulva » a raflé six Lions d’Or aux derniers Cannes Lions. Depuis septembre, Nana a repris le flambeau en France en diffusant ce spot. Si cette campagne a été multi-primée, c’est parce qu’elle a fait tomber des tabous sur la représentation du sexe féminin, y compris des règles. Alors c’est affligeant de retrouver cette belle campagne, très créative, sur le banc des accusés : l’ARPP va organiser une audition des parties à l’affaire le 15 novembre et devrait rendre une décision fin novembre. Mais l’issue devrait heureuse pour Nana : l’ARPP avait donné un avis favorable en amont à la diffusion de cette campagne. Il y a peu de chances qu’elle se déjuge aujourd’hui.

 

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