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La ministre déléguée au Numérique, Fleur Pellerin, veut développer le «crowdfunding» en France. Une nouvelle forme de mobilisation de l’épargne des particuliers et de financement des start-up.

Une nouvelle forme d'épargne pour l'internaute français? Le phénomène s'est répandu aux Etats-Unis: de plus en plus de start-up passent par des plates-formes de «crowdfunding» (littéralement «financement par la foule») pour décrocher leurs premiers fonds. L'idée: convaincre des internautes d'investir chez elles par le biais de microfinancements.

Fleur Pellerin, ministre déléguée en charge des PME, de l'Innovation et de l'Economie numérique, a avancé ses pions. «Nous réfléchissons aux moyens d'attirer davantage l'épargne des citoyens vers les fonds propres des entreprises ou vers la création d'entreprises. Il y a des solutions qui permettent à des entreprises de lever des milliards aux Etats-Unis, comme le “crowdfunding”», a-t-elle esquissé, mardi 29 janvier, lors d'une conférence de presse. Un des groupes de réflexion des Assises de l'entrepreneuriat planche déjà sur le sujet depuis mi-janvier et remettra ses propositions à Bercy mi-avril.

Le concept a émergé en France ces dernières années sur quelques secteurs, comme le cinéma (We are producteurs), la musique (My Major Company), les projets personnels culturels (Ulule) et les entreprises, par exemple avec la plate-forme d'intermédiation Wi Seed, qui propose d'investir dans des start-up présélectionnées par les internautes du site. Des géants américains devraient débarquer en Europe cette année, tel Kickstarter.

Faire évoluer la réglementation européenne

Le gouvernement soutiendrait un type précis de plates-formes de financement, celles d'«equity crowdfunding», où les internautes-investisseurs prennent des parts dans des start-up. Un créneau sur lequel, précisément, même des acteurs culturels tels que Ulule envisagent de se lancer. «Nous lançons en ce moment une consultation auprès des internautes pour créer un service spécifique au financement d'entreprises courant septembre», annonce à Stratégies Alexandre Boucherot, fondateur d'Ulule.

L'enjeu n'est pas anodin: il s'agit de promouvoir auprès de l'internaute une nouvelle forme d'épargne, destinée à des start-up en phase d'amorçage. Tout en faisant sauter de lourds verrous réglementaires. «Nous allons faire des propositions d'incitations fiscales, mais aussi pour faire évoluer la réglementation européenne, actuellement contraignante», explique Thierry Merquiol, fondateur de Wi Seed et membre du groupe de réflexion ad hoc. Tous ont en tête l'emblématique Jobs Act, signé par Barack Obama en avril dernier, avec un volet sur les start-up, qui peuvent depuis recourir plus largement au «crowdfunding» pour trouver des capitaux.

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