Ressources humaines
Le 27 juin, Stratégies Emploi et Aquent coorganisaient leur troisième petit déjeuner-débat devant une cinquantaine de DRH. L'occasion pour L'Oréal Luxe, Kering ou Nurun de confronter leurs expériences.

Comment mesure-t-on la transformation digitale d'une entreprise? C'était l'une des questions abordée lors de la troisième conférence organisée par le site Stratégies Emploi et Aquent, le 27 juin dernier, sur le thème: «Digitalisation de l'entreprise: l'impact pour les ressources humaines et les managers». Devant une cinquantaine de directeurs des ressources humaines (DRH) des secteurs de la communication et des médias, trois intervenants sont venus partager leur expérience: Stéphanie Ricci, responsable talents et développement ressources humaines de Kering (ex-PPR), Vincent Stuhlen, directeur digital de L'Oréal Luxe, et Stéphane Bartolomucci, DRH de l'agence Nurun.
Alors que les entreprises accélèrent leur mue digitale, la question des indicateurs se pose de façon criante: des données économiques ou humaines (taux de formation par exemple), lesquelles ont le plus de sens pour mesurer cette transformation? «Nous avons des ambitions extrêmement agressives, par rapport au business qui vient des canaux digitaux, juge Vincent Stuhlen, directeur digital de L'Oréal Luxe. Et cela se traduit par des critères de profitabilité, de retour sur investissement en termes de médias, de connaissance client... Mais en plus, il y a des indicateurs RH: qualité du recrutement, fidélisation des talents (notamment en Asie) et enfin, langage du comité de direction.»

 

Réintroduire l'humain

Un mélange de critères financiers et comportementaux également chez Kering: «Aux Etats-Unis, quasiment 10% du chiffre d'affaires de Gucci provient d'Internet, c'est donc une façon de mesurer la mutation. En même temps, le top management doit incarner le digital, le vivre. C'est le cas chez Kering, et ça aussi c'est un bon indicateur.»
Dans une agence comme Nurun, tombée dans le bain du digital dès sa naissance, la question se pose autrement: «Bien sûr, il y a d'abord notre capacité à générer du nouveau business, convaincre nos clients... Mais le défi pour un pure player comme nous, c'est aussi de remettre de l'humain, du management de proximité. Du coup, j'essaie de pousser au maximum depuis un an et demi pour davantage d'échanges physiques, plutôt que sur les réseaux sociaux.»
Plus l'entreprise gagne en maturité sur le digital, plus elle a besoin de réintroduire de l'humain et de l'échange, pour sortir les salariés de leur tête-à-tête avec les écrans: «Un jour, un responsable informatique est venu me voir parce qu'il voulait lancer un réseau social d'entreprise. J'étais dubitatif. Cela a abouti à un plantage magistral! Depuis, nous avons refait la cafétéria et ça marche mieux...», conclut Vincent Stuhlen.

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