Tribune
Malgré certaines réticences, la possibilité de travailler à distance, même une fois que la pandémie sera derrière nous, permet non seulement de motiver les équipes en place mais également d'attirer de nouveaux talents.

Depuis le 9 juin, les salariés peuvent retourner sur leur lieu de travail, mais le Covid-19 n’a pas disparu et des protocoles sanitaires ont été mis en place afin de permettre le retour des collaborateurs au bureau. Toutefois, la crise a eu un impact sur le sentiment d’appartenance aux bureaux qui ne sont plus le centre névralgique de la culture d’entreprise. Au contraire, la pandémie a démontré que de nombreuses fonctions de l’entreprise pouvaient travailler à distance et ce, avec une grande efficacité.

Néanmoins, on observe aussi que le travail à distance n’est pas la panacée et qu’il n’enchante pas toujours les managers et certains collaborateurs. Sitôt les restrictions levées, ils ont demandé à repartir au bureau à temps plein, arguant d'un manque de sociabilité et d'une hausse de la charge de travail pour ceux à distance.

Le télétravail, le monde d’après ?

Selon l’étude Future of Work 2021, réalisée par Zendesk avec IDC auprès des directions informatiques et responsables métiers, 8 répondants sur 10 indiquent que leur entreprise a favorisé le travail à distance. 49% des responsables métiers affirment avoir plus de flexibilité dans leurs horaires de travail et pour 44%, les réunions virtuelles remplaceront les déplacements. Ces acquis, les collaborateurs veulent aujourd'hui les préserver et ce, d’autant plus qu’ils reconnaissent avoir gagné en autonomie.

Afin de mettre en place un nouveau modèle hybride de travail, associant télétravail et présentiel, les entreprises envisagent de réaménager leurs espaces. Une étude Deskeo menée en mars 2021 révèle que, si seules 16% des entreprises ont adopté le flex office, 55% envisagent de le faire prochainement. Les principales raisons ? Réduire les coûts (77%), améliorer l’expérience collaborateur (60%) et, enfin, disposer d’un espace plus modulable (43%).

Des freins managériaux

L’étude Zendesk montre également que, dans les organisations réfractaires au télétravail, la réticence de l’équipe managériale est – pour 38% des interrogés - le principal frein à sa mise en place. Pour celles plutôt favorables à ce mode de travail, les salariés interrogés sont 32% à citer la direction comme principal frein.

Ces chiffres peuvent étonner, surtout que l’on sait que les salariés sont à la recherche de flexibilité et ne rejettent pas en bloc le bureau traditionnel. Selon une étude du Boston Consulting Group d’avril 2021, seul un collaborateur sur quatre opterait pour le télétravail à 100%. En France, 78% recherchent plutôt un modèle hybride.

Cette hybridation du monde du travail est d’ailleurs l'un des défis du monde post-covid. Pour les entreprises, il ne suffit plus de dire qu’elles l’ont anticipé et qu’elles sont prêtes, désormais elles doivent

le prouver. C'est d'autant plus vrai que les collaborateurs attendent de leur entreprise une avancée significative sur ce point, un an après avoir prouvé qu’un équilibre était possible.

Attirer et garder les talents

Ce signal est d’autant plus important en interne qu’en externe, vis-à-vis des talents que l’entreprise souhaite pouvoir attirer demain. Pour attirer les candidats les plus talentueux, comme pour améliorer la rétention des collaborateurs, il est fondamental pour l’entreprise de proposer une expérience collaborateur unique. C'est une donnée d’autant plus importante lorsque l’on parle du contexte actuel de retour au bureau.

Pour aborder cette période de manière efficiente, il est nécessaire d’adopter une approche plus agile qui consiste souvent en un changement profond de la culture d’entreprise. Cette stratégie doit s’accompagner d’investissements pour développer de nouveaux processus et implémenter les bons outils. On pense naturellement aux nouvelles plateformes qui permettent de centraliser plus facilement les requêtes informatiques et RH pour ainsi permettre une meilleure collaboration. Cette approche permet notamment d’améliorer la productivité des employés.

Il est donc primordial que les organisations ne manquent pas ce virage sociétal en se disant qu'elles ont toujours fonctionné ainsi. Les attentes des employés ainsi que les nouvelles méthodes de travail obligent les managers à s’adapter en dotant leurs collaborateurs d’outils et en mettant en place les processus qui leur permettront de travailler efficacement où qu’ils soient. Le télétravail ne doit plus être subi, mais doit faire partie de la culture de l’entreprise.

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