Classement
L’année 2019 a été marquée par la consolidation des grands groupes privés et la montée en puissance de nouveaux acteurs dans la presse, le numérique et l’audiovisuel.

Le classement média reste dominé, en 2019, par les groupes Canal+ et JCDecaux, qui occupent les deux premières places en raison de leur développement international. La filiale de Vivendi (+2% en CA) s’est implantée en Afrique, au Vietnam ou en Europe centrale, et montre ses capacités de résistance face à Netflix, avec 20 millions d’abonnés. Quant à JCDecaux, il affiche une belle progression de 7,5%, en raison de ses implantations en Europe, en Amérique, en Afrique et surtout en Asie, où il peut espérer une résilience face au Covid, notamment en Chine, son premier marché. Les groupes qui suivent sont tous concentrés sur l’Hexagone, exception faite du leader RTL Group, au CA de 6,65 milliards d’euros (+3,2%) que nous faisons apparaître à travers sa filiale M6 (+2,4%). Le groupe présidé par Nicolas de Tavernost, qui a intégré RTL, s’assure en 2019 un meilleur résultat (172,7 millions d’euros) que le groupe TF1(154,8 millions d’euros), au CA (+2,1%) supérieur.Les acteurs audiovisuels privés se renforcent grâce à leur développement sur la TNT et le numérique, à l’exception de NRJ Group (−1,6%), alors qu’Altice Media (−2,2%) doit sans doute sa baisse à la presse (Libé, L’Express…). Côté acteurs publics, l’austérité budgétaire de l’État, caractérisée par le refus d’augmenter la redevance, a des conséquences en termes de développement à France Télévisions ou d’équilibre à Radio France et France Médias Monde. Lagardère, qui a vendu Gulli à M6, une bonne partie de sa presse à CMI et Lagardère Studios à Mediawan, n’apparaît plus dans notre classement que par sa régie. Il est probable que les tractations en cours avec Bolloré et Arnault aboutiront à terme à des cessions d’Europe 1, Paris Match et du JDD.

La presse fragilisée

L’année 2019 est aussi marquée par la montée en puissance des nouveaux entrants. Patrick Drahi est sorti de la presse mais reste un acteur de poids avec Next Radio TV. Juste devant, Webedia, de Marc Ladreit de Lacharrière, décroche la dixième place des groupes médias avec plus de 500 millions de CA. Bernard Arnault consolide sa place avec les Echos-Le Parisien, premier groupe de presse avec 400 millions de CA. Mediawan et Le Monde attestent de la place du tandem Niel-Pigasse, ce qui fait dire à Jean-Clément Texier, président de la Compagnie financière de communication, que « Xavier Niel est l’homme de l’année 2019 » si on intègre le rachat de Nice Matin et France Antilles. Quant à Reworld Media, qui a absorbé Mondadori, il se rapproche de Sipa-Ouest France avec 294 millions d’euros de CA. À noter les renforcements de Mediatransports (+7,4%) et Clear Channel (+11,4%)

« 2019 est une année de consolidation avant la tempête », résume Jean-Clément Texier. La presse est d’autant plus fragilisée qu’elle subit de plein fouet en 2020 la faillite de Presstalis et la remise en cause d’une diversification par l’événementiel. « Cela va déboucher sur des électrochocs qui pourront provoquer des chutes et des disparitions », prédit-il. Les groupes les plus à même de s’en sortir s’appuient sur le numérique, l’audiovisuel ou l’édition. Des regroupements sur le modèle d’Ebra (DNA, Républicain lorrain, Le Progrès…) sont à attendre.

Lire aussi :

Top 300 des agences: un secteur fragilisé

- Top 200 des médias de 2018

Suivez dans Mon Stratégies les thématiques associées.

Vous pouvez sélectionner un tag en cliquant sur le drapeau.