La traversée du désert aura tout de même duré presque un an et demi, mais c’est un Wunderman flambant neuf que WPP veut relancer en France. L'agence digitale de marketing services change de cap et se repositionne sur le marché. Exit l’appellation vieillotte «agence CRM». De nos jours, et avec l'essor du digital, le CRM est partout. Wunderman veut jouer dans la cour des grands avec une offre «full-service marketing».
Quand Vincent Druguet a repris les rênes de l’agence en juin 2015 à la place de Philippe Bonnet, depuis parti à la tête de Rapp, l'agence n’avait pas vu passer un brief depuis plus d’un an, en dehors d'Ikea. Maigre consolation... Les effectifs étaient passés de 150 personnes en 2013 à 70 en 2015. Et voilà que depuis un mois, Wunderman a gagné cinq compétitions, dont BMW, qui lui a confié son budget Mini. Les vertus d'une refonte en profondeur? «Nous savons que ces moments sont cycliques dans ce métier», concède Vincent Druguet, le nouveau CEO. Dans tous les cas, ce changement de costume était nécessaire.
Élargir le champ de réflexion
L’enjeu premier: élargir son champ de réflexion. Devenir un visionnaire digital plutôt qu’un «prestataire» de campagne. «Les clients ont besoin qu’on les guide dans ce tout connecté» assure Vincent Druguet. Penser tout en même temps, c’est le virage imposé face à une technologie de plus en plus présente dans le marketing. D’où le choix de Vincent Druguet, qui a passé dix ans chez Digitas-LBI pour travailler sur la transformation digitale des grandes marques. Il a emmené dans l’aventure Lionel Gomez, une connaissance de jeunesse rencontrée chez Rapp en 2007. Ce dernier prend la tête du pôle Stratégie et de l’expérience utilisateur.
Capitaliser sur le savoir-faire en data
Pour redonner du souffle créatif aux équipes, l'agence s’appuie sur Benjamin Bregeault, le nouveau directeur de la création. Un profil hybride publicitaire-digital, passé par Ogilvy&Mather, Buzzman et 180 Amsterdam, qui a monté l'agence digitale Blast Radius. «Les agences de customer marketing sont les mieux armées et les plus avancées pour se renouveler et repenser le métier», estime-t-il. Car elles ont justement cette vision technologique. «Nous voulons capitaliser sur notre savoir-faire en termes de data, explique Vincent Druguet. Pour cela, nous nous appuyons sur le réseau Wunderman à travers le monde. Sur 8000 personnes, 1500 s’occupent de la data. Et nous sommes la seule agence à posséder notre propre DMP, qui gère plus d’un pétabyte de data [1000 Teraoctets]». Chez Wunderman, c'est Bruno Valette qui gère depuis 2014 la technique en tant que Data&Insights director. Le quatuor, assisté de Vincent Weber en tant que chief technology officer, vise les 25% de croissance d’ici la fin de l’année. Plus, ce serait Wunderbar...
