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L'agence interactive, fondée par Manuel Diaz et filiale du groupe belge indépendant Emakina, est chargée de la stratégie digitale de l'UMP à moins d'un an de la présidentielle.

Alors que toute la stratégie digitale de l'UMP est à reconstruire, Manuel Diaz, 32 ans, président-fondateur d'Emakina.fr (anciennement Groupe Reflect), qui a remporté l'appel d'offres qui l'opposait à Extrême Sensio et Next Idea (groupe Lagardère), affiche une belle sérénité. Le challenge, à l'évidence, stimule ce fondu d'informatique, qui avait 18 ans quand il a créé en 1997 son agence Web avec son frère Carlos, parti dix ans plus tard pour fonder Blue Kiwi, devenu leader européen du logiciel de réseaux sociaux pour les entreprises.

 

Installés à Limoges, ces pionniers et besogneux de province échappent à l'explosion de la bulle Internet début 2000 et peuvent partir dès 2003 à la conquête de Paris. L'Europe, ce sera en 2007, en s'associant au groupe belge indépendant Emakina qui détient 100% de l'agence depuis 2010, Manuel Diaz devenant dans la foulée vice-président du groupe en charge de la stratégie.

 

Un client à risque

Reste à se faire connaître. Proche de Loïc Le Meur et conseillé par Bruno Walther (co-responsable en 2002, avec Arnaud Dassier, de la campagne Internet de Chirac), Manuel Diaz n'hésite pas à frapper à la porte d'Image Sept, l'agence d'Anne Méaux qui conseille les patrons du CAC 40. «Consacrer l'expertise de l'agence à la communication politique qui est très complexe, note le jeune entrepreneur, c'est une opportunité formidable pour montrer la puissance du digital et ce que nos métiers sont capables de cristalliser pour “engager” une audience dans un contexte de pression particulier.»

 

L'UMP est un client à risque. Isobar et Guillaume Multrier, ex-directeur général d'Aegis Media, en ont fait la douloureuse expérience. Agence digitale du parti au pouvoir sous la présidence de Xavier Bertrand et la houlette du publicitaire Christophe Lambert, Isobar avait lancé en janvier 2010 le réseau social «les créateurs de possibles» dont la fermeture en janvier dernier a mis le parti, repris par Jean-François Copé, en grande difficulté. L'UMP qui s'était constitué une base de données de 300 000 sympathisants en 2006, après dix-huit mois de campagne e-marketing, est très en retard à moins d'un an de la présidentielle.

 

Tout est urgent, mais on peut supposer que la priorité sera de développer la base de données du parti via l'achat de mots-clés sur Google et des opérations sur Facebook, sachant que l'e-mailing spontané est interdit par la Cnil depuis 2006. Au-delà du recrutement et de la mobilisation de soutiens à l'UMP et à Nicolas Sarkozy, qui ne s'est pas encore déclaré candidat, l'agence a également en charge la refonte du site et la stratégie média social.

 

Gestionnaire d'e-réputation

Emakina.fr est reconnue pour son expertise e-CRM, technologique et stratégique. Cette agence de taille moyenne (50 personnes) appartient à un groupe coté à Bruxelles de 350 personnes (31,8 millions d'euros de CA en 2009). Elle a géré notamment le lancement mondial d'Internet Explorer 9 et réalise l'intranet mondial de L'Oréal Corporate.

 

Le groupe Emakina, lui, gère pour le Benelux le programme relationnel «Yunomi» d'Unilever et celui de Samsung, samsungworld.com. Il a développé des opérations sur Facebook, notamment pour Schweppes, ING, Powerade et vient d'être choisi par le réseau social pour intégrer son programme de «consultants développeurs préférés» («Facebook PDC»).

 

Il vient également de signer un partenariat avec Netvibes, pionnier des plates-formes de publication de tableaux de bord pour le Web («dashboard intelligence»), afin de développer pour les marques un outil de monitoring, d'activation des réseaux sociaux et d'analyse du trafic associé. Cette offre de gestion de l'e-réputation «CRM et Roiste» lancée en septembre aura à l'évidence l'UMP comme premier client. 

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