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Giuseppe Caiazza, chief executive officer de Saatchi & Saatchi Italie et patron du pôle automobile du réseau en Europe, prend parallèlement la présidence en France de Saatchi & Saatchi Duke.

La rumeur, qui enflait depuis plusieurs semaines, vient d’être confirmée. Elie Oyahon, président de Saatchi & Saatchi Duke depuis 2011, quitte l’agence pour occuper de nouvelles fonctions (non encore précisées) au sein de Publicis Groupe, maison-mère du réseau Saatchi & Saatchi depuis 2000. Il sera remplacé à ce poste par Giuseppe Caiazza, CEO de Saatchi & Saatchi Italie depuis 2011 et également responsable du pôle automobile EMEA depuis 2008, autant dire Monsieur Toyota, grand compte international du réseau.

Avec cette nomination, le réseau espère redonner un coup de fouet à son agence française. «L’Italie a été ces trois dernières années l’un des marchés dont le développement a été l’un des plus significatifs du réseau, et a gagné plus de Lions à Cannes que n’importe quelle autre agence de la région EMEA, cette année encore. C’est précisément cette vision et cette transformation que nous attendons de sa nomination en France», explique Robert Senior, président et CEO de Saatchi & Saatchi EMEA.

 

Pour aider Giuseppe Caiazza dans sa mission, Barbara Arbib, jusqu’ici directrice générale adjointe, vient d’être promue directrice générale de Saatchi & Saatchi Duke. Elle dirigera l’agence aux côtés de Frédéric Témin, directeur de la création depuis septembre 2013.

 

Cette nouvelle équipe dirigeante devra redresser la barre d'une agence dont l'effectif a fondu ces dernières années: 147 salariés en 2004 (avant la fusion avec Duke) contre une soixantaine aujourd'hui. L’hémorragie n'a pas épargné le management: en mars, Stéphane Guerry, directeur général de l'agence en charge du digital, rejoignait Havas Media pour prendre la direction générale d'Arena; en avril, Thomas Hecart, chargé du newbiz digital, partait chez Moët Hennessy tandis que Nicolas Taubes, art supervisor et ancien directeur de création sur le budget Toyota, reprenait sa liberté en tant que freelance; en juin dernier, Valérie Planchez, directrice des stratégies, était nommée vice-présidente d'Havas Paris.

Quant à l'évolution du chiffre d'affaires, elle n'est guère plus réjouissante. Si Saatchi & Saatchi affichait 41 millions d'euros en 2004, elle n'en enregistrait plus que 15,5 millions en 2012. Le résultat net, de 2 millions en 2004, était négatif en 2012, à –218 500 euros (les chiffres pour 2013 ne sont pas disponibles).

 

L'agence française, qui n'a pas engrangé de budgets significatifs depuis des lustres, fait figure de mauvais élève au sein d’un réseau qui se porte plutôt bien (130 bureaux dans 70 pays). De toute évidence, la compétition organisée au sein de Publicis début 2012 qui lui a permis de remporter le budget publicitaire du Club Med face à la sortante Publicis Et Nous et Marcel n’a pas suffi à redresser la barre. Ni la fusion de Saatchi & Saatchi et Duke au printemps 2012 (120 personnes), ni même la décision de Mondelèz International début 2013 de lui confier la coordination Europe de ses quatre marques de chewing-gum.

 

Focus. Le syndrome de la boîte aux lettres

Saatchi & Saatchi Duke n'est pas la seule à souffrir sur le marché français. «De nombreuses agences anglo-saxonnes implantées en France ne réussissent pas. Outre le fait qu'elles ont des managers et pas de véritables patrons à leur tête, ces agences de taille moyenne ne survivent en France que si elles sont "lead" sur le marché international. Mais ces budgets sont repartis ces dernières années vers les agences anglaises. L'autre option est d'avoir de gros clients français, mais ils sont accaparés par les agences françaises», décrypte un acteur du marché.

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