Dossier Nouveaux modèles d'agences
En six ans, l’agence s’est imposée sur le marché du divertissement avec des créations de contenus qui résistent aux adblockers.

Digital, international et entertainment native : c’est en résumé le positionnement de Dare.Win, l’agence fondée en 2011 par Wale Gbadamosi-Oyekanmi. Ce fils de parents nigérians, qui a débuté dans la production audiovisuelle, s’est lancé en solo après onze mois chez Buzzman. « C’était une très bonne école mais je voulais tracer mon propre chemin, témoigne le jeune homme de 34 ans. Au-delà de la publicité, je voulais créer des expériences d’entertainment pour les marques. » Six ans plus tard, l’agence compte 50 personnes, croît à un rythme annuel moyen de 25 %, a ouvert un bureau à Berlin et travaille pour les annonceurs les plus excitants du moment : Spotify, Ubisoft, Netflix, YouTube, PlayStation, Arte…

Sans faux pli

Comme dans une start-up qui soigne sa légende, une planche à repasser dans un coin de l’accueil rappelle les débuts du fondateur, qui n’avait que ses idées et des t-shirts sans pli pour convaincre les premiers clients. Dare.Win s’est lancé avec une appli pour Bref, la série de Canal+, qui a aussitôt gagné un Top Com. Elle a enchaîné avec des annonceurs du divertissement comme TMC, NT1, Warner, Universal, Pathé. Rapidement, des marques de grande consommation ont fait appel à son expertise pour concevoir des pubs qui ne ressemblent pas à de la pub, à l’instar de la saga Babybel, sacrée campagne la plus populaire sur YouTube en 2017.

« Il y a une saturation de la communication traditionnelle mais un appétit de contenus sur tous les supports », souligne Édith Chapin, directrice de clientèle et membre du comité de direction. À ses côtés, le team créatif Fabienne Fiorucci et Damien Foui, et le directeur administratif et financier [DAF], Philippe Rousseau, également producteur de films. Moyenne d'âge : 30 ans. Dans l’open space, situé au cœur du quartier des Halles à Paris, on trouve aussi une responsable RH qui fait des DJ sets le week-end et un « mojo manager », responsable de la bonne ambiance. « Nos clients dans le jeu vidéo ou les plateformes ont besoin d’interlocuteurs qui ressemblent à la culture d’aujourd’hui, explique Wale Gbadamosi-Oyekanmi. Cela nous permet de concevoir des campagnes en cocréation, en fonction de nos centres d’intérêt. »

Mais l’agence est aussi attentive à sa marque employeur, pour créer un sentiment d’appartenance. « On présente les résultats financiers et commerciaux tous les quatre mois, précise Philippe Rousseau. En tant que DAF, je suis attaché à ce que tout le monde, du stagiaire au salarié, ait la compréhension de la réalité de l’entreprise, afin que l’on grandisse ensemble. » Toujours en mouvement, l’agence a mis en place une résidence créative, Dare.Win Residency, dont le premier invité a été la star des planneurs stratégiques, Julian Cole. Elle prévoit une ouverture à New York. Avant un rapprochement avec Nollywood, la deuxième industrie du cinéma du monde, made in Nigeria ?

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