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L’agence indépendante Steve, dont le développement rapide a été coupé net par un exercice 2020 aux allures de scénario catastrophe, est en passe de reprendre sa marche en avant.

Peu d’agences indépendantes s’en seraient relevées. Et même s’ils préfèrent ne pas s’appesantir sur le sujet, Guillaume Lartigue et Grégoire Soufflet, en sont conscients. Le couperet qui est tombé sur les cofondateurs de Steve en 2020 avec la faillite de l’enseigne La Halle, qui s’est traduite par une ardoise de plusieurs centaines de milliers d’euros, aurait pu être fatal à l’agence de publicité indépendante lancée en 2015. « On parle là du client historique de l’agence, qui représente près de la moitié de la marge brute, sans oublier le contexte compliqué rencontré par beaucoup d’acteurs de la communication au cours des 12 derniers mois », pointent d’emblée les deux hommes. Qui, face à de tels coups du sort, décident de prendre des risques.

Travail à perte

« Le pari consistait à sauvegarder au maximum l’emploi en misant tout sur le new business et en travaillant à perte comme cela a été le cas au cours du second semestre », reconnaît sans détour Grégoire Soufflet, en écho au « recours mesuré à une stratégie de chômage partiel » et à une « volonté collective et partagée avec les équipes de ne pas lâcher ». La réussite sourit-elle aux audacieux ? Toujours est-il que l’agence parvient à redresser progressivement la barre grâce à un taux de transformation particulièrement élevé. « C’est simple, l’agence a remporté 80 % des appels d’offres auxquels elle a participé sur cette période », estime Guillaume Lartigue, qui en veut pour preuves les gains des budgets du Parc Astérix, du spécialiste de la téléconsultation médicale Qare ou, plus récemment encore, de PicWicToys et du discounter Netto. Des budgets structurants qui doivent permettre à Steve de retrouver le fil de son développement fulgurant ainsi que de son ambition initiale. « L’objectif est toujours resté identique depuis le lancement de la structure, qui rassemblait alors quatre personnes seulement. Soit devenir une des meilleures agences du marché et arriver à faire de Steve le challenger indépendant face aux réseaux d’agences sur des pitchs importants », développe-t-il. Pour y parvenir, Steve a d’ailleurs pris pour habitude de procéder au recrutement d’éléments chevronnés, le plus souvent issus d’agences reconnues (TBWA, Jésus et Gabriel, Lagardère…).

Recrutement ciblé

Une stratégie dont le dernier exemple en date n’est autre que le débauchage de Nicolas Lévy, précédemment managing director et chief strategy officer de Marcel (groupe Publicis), nommé à cette occasion directeur général associé. Un gros coup qui illustre le potentiel d’attractivité de l’agence à un « moment charnière » de son histoire, comme le soulignent ses cofondateurs. Cette arrivée va en effet permettre à Steve de « se renforcer sur le volet stratégique » confirme le premier intéressé, Grégoire Soufflet et Guillaume Lartigue pilotant déjà respectivement la stratégie commerciale et créative de l’agence. Qui entend ainsi sortir par le haut d’une crise amenée à durer.

Chiffres clés

50. Nombre de salariés.

2015. Création de l’agence.

4 millions d’euros. Marge brute 2019.

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