Conseil
D’ordinaire peu disert, le cabinet de conseil en communication Tilder sort de sa réserve pour dévoiler du sang neuf et un advisory board composé de personnalités de premier plan.

Il faut parfois savoir déroger à la règle. Habituellement très discret dans les médias, Tilder, cabinet de conseil créé il y a 30 ans par le « gourou » de la com Matthias Leridon, a décidé de prendre la parole. Non pas que le cabinet veuille rompre avec le secret qui caractérise le monde du conseil aux dirigeants, dans lequel il a su se faire une place au soleil. Simplement, lorsqu’on dévoile trois renforts de poids au sein de l’équipe dirigeante et un advisory board composé d’une quinzaine de personnalités de premier plan, il serait regrettable de ne pas le faire savoir ouvertement. « Nous sommes en train de faire une exception », confirme son président.

Apporteurs d’affaires

Outre les recrutements en tant que directeurs associés de Marion Bougeard (ex-directrice associée à Havas Paris) et Frédéric Morel-Barbier (ex-directeur Afrique du Medef International), Tilder pourra également s’appuyer sur François de Montaudouin, senior advisor. Sans oublier un advisory board rassemblant des personnalités comme Nicolas Brien (CEO de France Digitale), Laurent Bigorgne (directeur de l’Institut Montaigne), l’ex-président du Medef Pierre Gattaz, les anciens ministres Luc Chatel et Michel Sapin, l’ex-président de Dentsu France Thierry Jadot ou encore Chiara Corazza (déléguée spéciale du Women’s Forum pour le G7 et le G20). Du beau monde. « Au-delà de leur capacité à détecter les signaux faibles, ces personnalités reconnues joueront le rôle d’apporteurs d’affaires », synthétise Charlotte Euzen, associée. À écouter Matthias Leridon, il ne s’agit pas tant d’une « démonstration de force ». Difficile toutefois de ne pas y voir une contre-offensive à la suite des départs en série enregistrés ces derniers mois. À commencer par ceux de Christophe Sirugue, devenu DG de Nausicaa, ou de Jean-Michel Salvator, nommé directeur des rédactions du Parisien/Aujourd’hui en France. Une stratégie que réfute Matthias Leridon. « Il n’y a ni plus ni moins de turnover chez Tilder que chez nos concurrents sur une échelle de plusieurs années », affirme celui qui plaide pour un « effet accordéon ». Non sans oublier de rappeler la réputation de « Henri IV du conseil » du cabinet, expliquant que certains se retrouvent très courtisés. « Le turnover y est nettement plus visible qu’ailleurs », pointe Jean-Xavier Arnaud, associé qui souligne la nature des fonctions auxquelles ont accédé les partants. « Certaines opportunités ne se refusent pas », résume-t-il.

Marché porteur

Le marché du conseil en communication, lui, est en plein boom. Une tendance sur laquelle Tilder veut continuer de capitaliser via son système de partnership à l’anglo-saxonne, « le seul qui fonctionne dans l’univers du conseil », juge son fondateur. « Il y a de plus en plus d’entrepreneurs, de startups et de futures licornes qui, après avoir privilégié la simple visibilité média, réalisent qu’ils ont besoin d’accompagnement. Cela fait autant de dirigeants supplémentaires à conseiller », analyse pour sa part Marie-Virginie Klein, DGA associée. « Aujourd’hui, on n’imagine pas un dirigeant d'envergure sans conseiller en communication », conclut Matthias Leridon. Une règle qui, pour le coup, ne souffre plus guère d’exception.

Chiffres clés

17. Nombre de personnalités composant l’advisory board.

25. Nombre de consultants du cabinet.

15 millions d’euros. Honoraires 2020.

Suivez dans Mon Stratégies les thématiques associées.

Vous pouvez sélectionner un tag en cliquant sur le drapeau.