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Alors que le marché du luxe chinois se raidit, le groupe français de communication et d’événementiel Mazarine investit aux États-Unis et au Moyen-Orient pour diversifier son ancrage géographique.

À la tête de Mazarine, qui accompagne les acteurs du luxe, de la mode et de l’art depuis plus de 25 ans, Paul-Emmanuel Reiffers le sait : l’inflation à l’œuvre et les perspectives économiques atones de 2023 auront des conséquences pour ses clients. Mais le président du groupe français de communication ne s’affole pas et dévoile les raisons de ce sang-froid alors que la Chine, un maillon important de son business model, tend à se refermer. « Outre les contraintes liées à la politique anti-Covid du pays, les mesures font que de moins en moins d’Européens seront à la tête de filiales chinoises à l’avenir. Mais on ne s’inquiète pas dans la mesure où l’on investit massivement en parallèle sur des zones géographiques où les opportunités existent ou vont se développer fortement », dépeint le dirigeant.

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Dans cette optique, deux cibles prioritaires se détachent. « Les États-Unis, où l’implantation il y a cinq ans porte ses fruits, et le Moyen-Orient, un marché très prometteur », appuie le fondateur du groupe qui compte les principales griffes mondiales au sein de son portefeuille. Preuve de cette stratégie multilatérale, La Mode en Images, qui n’est autre que l’agence de communication événementielle du groupe, vient de renforcer sa structure à Paris et de créer des filiales opérationnelles à New York et Dubaï. Spécialisée dans les défilés de mode, les expositions de marque et les événements de grande ampleur, La Mode en Images Paris a ainsi pris ses quartiers dans de nouveaux bureaux, proches de ceux de Mazarine, afin d’accélérer les synergies avec les équipes digitales et développer l’offre d’événements virtuels (Web3, métavers, NFTs…). « Ce volet expérientiel, physique mais aussi digital avec les innovations tech, prend de l’ampleur. Les marques ne vont néanmoins pas se jeter tête baissée dans la nouveauté même si elles en ont les moyens », analyse-t-il. Outre-Atlantique, La Mode en Images a intégré en octobre la structure new yorkaise de Mazarine pour former un pôle composé de 40 personnes, en mesure d’intervenir sur les volets événementiel, contenus et innovations technologiques. Enfin, l’ouverture d’un bureau à Dubaï début 2023 doit permettre de s’établir à l’échelle d’une région qui s’apparente à un nouvel eldorado. Une feuille de route chronométrée assortie d’un objectif chiffré.

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« Le but est de passer d’ici trois à cinq ans d’un chiffre d’affaires à l’international représentant 30% du business contre 20% à l’heure actuelle », synthétise le dirigeant, en déplacement sur le sol américain à l’occasion de Art Basel Miami. La suite ? « Cela pourrait consister à affiner notre stratégie via des territoires comme l’Italie, la Corée du Sud ou Singapour », lâche en guise d’indices le président du groupe, qui a par ailleurs lancé en 2021 Reiffers Art Initiatives, fonds de dotation pour le soutien à la jeune création contemporaine et à la diversité culturelle. Vous avez dit sur tous les fronts ?

Chiffres clés

500

Nombre de collaborateurs du groupe Mazarine.

175 millions d’euros

Chiffre d’affaires prévisionnel 2022 du groupe Mazarine.

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