Après le rachat de 100% de ses parts par le groupe Havas, Buzzman procède à une réorganisation faisant la part belle à l’interne. Objectif : préserver une culture créative à haute valeur ajoutée.

Il y aura donc une « saison 2 ». Au terme de l’accord liant l’agence créative Buzzman à Havas depuis le rachat de 51% des parts en 2019 par le groupe français, l’aventure entre les deux parties va se poursuivre. « Havas a procédé au rachat de 100% des parts et il a parallèlement été convenu de repartir sur un nouveau cycle de trois ans », synthétise Georges Mohammed-Chérif qui, sans rentrer dans le secret des négociations, pointe « un deal via lequel Havas sera amené à redonner des actions gratuites aux associés de l’agence » au cours de la période. Un « héritage avant l’heure » assumé par le fondateur de Buzzman, soulignant « la réussite de cette prise de participation » en même temps que « le passage de 7 à 29 associés » négocié fin 2023. « La volonté consiste à mettre en avant des profils souvent dans l’ombre mais qui ont largement contribué au développement et au succès de Buzzman ces dernières années », explique-t-il.

La créa dans le sang

Conséquence de cette opération mais aussi de plusieurs départs au sein du managing historique de l’agence ces derniers mois, Buzzman procède à une réorganisation de sa gouvernance. Georges Mohammed-Chérif devient chairman et directeur de la création tandis que Julien Levilain est nommé CEO. Dans le même temps, trois DG sont désignés : Isaure Goetz en tant que directrice générale en charge des équipes commerciales, Julien Liberge en qualité de directeur général en charge du développement et Clément Scherrer en tant que directeur général en charge des stratégies. « Il ne s’agit pas d’une révolution mais plutôt d’une optimisation de l’organisation », nuance Julien Levilain, estimant que celle-ci « doit faire ses preuves même s’il y a peu de doutes ». Objectif revendiqué : « Être la meilleure agence créative de Paris », résume le CEO. « L’agence a fait ses preuves par la qualité de sa création au service de l’efficacité publicitaire. Outre les nombreux prix créatifs remportés en France et à l’international, Buzzman a glané deux Grand Prix Effie sur les trois dernières éditions. Nous ne sommes pas des troubadours », prévient Georges Mohammed-Chérif, pour qui « la création fait encore plus vendre que par le passé ». De quoi « justifier les honoraires » et conforter un statut d’agence « parmi les plus rentables » de la place de Paris.

Valeur immatérielle

Pour entretenir cette réputation enviable, un mot d’ordre : préserver la culture d’entreprise. « Le choix a été fait de privilégier l’interne pour entretenir cet ADN créatif. Faire perdurer cette valeur immatérielle passe par attirer et former de nouveaux talents plutôt que recruter des profils externes dont l’intégration reste aléatoire », analyse Julien Levilain. Une manière aussi de préparer l’avenir face à l’irruption de l’intelligence artificielle dans le domaine publicitaire et au potentiel écrémage des acteurs du métier qui pourrait en découler ? « L’IA constitue le digital d’il y a 15 ans, lequel a drainé beaucoup de charlatans mais aussi de nombreuses opportunités. Pour nous, c’est un nouvel outil créatif. Une campagne ratée, qu’elle soit générée par IA ou pas, reste ratée », juge Georges Mohammed-Chérif. L’avenir sera créatif ou ne sera pas.

Chiffres clés

15 Nombre de clients actifs (Burger King, BoursoBank, Uber Eats...).

170 Nombre de salariés.

40,7 millions d’euros Chiffre d’affaires 2023.