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Depuis janvier sur TikTok, des créateurs de contenus dénoncent le consumérisme en incitant les internautes à ne pas acheter tel ou tel produit. Selon Visibrain, ces vidéos cumulent 222 millions de vues.

Sephora, L’Oréal Paris, Charlotte Tilbury. Ces trois marques de cosmétiques ont récemment fait le buzz sur TikTok. Bien malgré elles. Ce sont elles qui arrivent en tête dans les échanges entre les internautes lorsque l'on parle de deinfluencing. Selon Visibrain, cette nouvelle tendance apparue le 18 janvier sur la plateforme chinoise consiste à rejeter la culture de la surconsommation. Elle concernerait principalement l’univers du maquillage, de la coiffure et des soins pour la peau. Plus de la moitié des posts (55%) tournerait autour de l’industrie des cosmétiques. L’industrie de la mode, de son côté, représenterait seulement 12% des posts. 

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Dans le but de dénoncer le consumérisme, de nombreux créateurs de contenus s’emparent donc du deinfluencing dans leurs vidéos pour inciter les internautes à ne pas acheter tel ou tel produit. À travers des tags comme #saveyourmoney, #antihaul ou encore #consciousconsumer, leur objectif est de contourner l'aspect «trompeur» ou «mensonger» de certains produits en révélant leurs dessous.  

C’est le cas du compte @hydrationceo (176 500 abonnés sur TikTok), qui dans l’une de ses vidéos s’empare d’une sélection de produits vendus par l’enseigne Sephora en expliquant pourquoi il faut éviter de les acheter. «Mon gros problème avec ça, c'est l'étiquetage, explique l’influenceuse en prenant pour exemple le soin de la peau Exfoliant de la marque Paula’s Choice. Il s'agit d'un produit incroyablement puissant et au dos, il est indiqué que vous pouvez l'utiliser jusqu'à 2 fois par jour, ce qui est suffisant pour endommager la peau de n'importe qui.» Elle s’attaque ensuite à une crème solaire de la marque Supergoop!. «Il est temps de laisser les poudres solaires dans le passé. Vous obtenez moins de 2% de la protection indiquée sur l'étiquette. Ce ne sont pas des crèmes solaires efficaces.» La vidéo cumule déjà 459 036 vues et a généré 65 200 likes.  

Autre polémique, celle du mascara «Telescopic Lift» de la marque L’Oréal Paris, dont l'influenceuse Mikayla Nogueira a vendu les mérites dans une revue jugée «trompeuse» par une grande partie des internautes. L’étudiante en droit @gabbycam (4 585 abonnés) a donné son point de vue dans une vidéo TikTok, rappelant le règlement et les directives de la Federal Trade Commission (FTC), l'agence américaine chargée de surveiller les pratiques anticoncurrentielles. D’après elle, si l'influenceur approuve un produit dans les vidéos qu'il poste sur les réseaux sociaux, il doit clairement indiquer sa relation avec la marque. Les mentions doivent apparaître dans la vidéo elle-même, et pas seulement dans la légende. C’est ce que @gabbycam reproche à Mikayla Nogueira : «C'est à peine perceptible dans sa vidéo. L’Oréal Paris Partner est écrit en bas à droite au-dessus de la légende. Cependant, lorsque vous regardez la vidéo, la mention n’apparaît que 2 secondes.» Une vidéo qui cumule plus de 956 000 vues.

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De son côté, l’influenceur @mannymua733 (1,6 million d'abonnés sur TikTok) a ouvertement critiqué la gamme teint de la célèbre marque de maquillage Charlotte Tilbury. Selon lui, lorsqu’il a appliqué l’illuminateur Hollywood Beauty sur sa peau, il a ressenti un picotement désagréable qui s’est éternisé. Cette vidéo cumule à date 858 500 vues.

Cette tendance du deinfluencing, si elle continue bien de s'amplifier, ne manquera donc pas d'être surveillée de près par les marques.

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