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Le gouvernement américain a demandé à la maison mère de TikTok, le chinois ByteDance, de vendre ses parts dans la célèbre application, faute de quoi elle sera interdite aux États-Unis, d’après un article du Wall Street Journal. TikTok de son côté, estime que cela ne réglera pas le problème.

Comme une rengaine qui revient. Le groupe chinois Bytedance est de nouveau pressé de vendre TikTok, selon des informations du Wall Street Journal. La pression monte depuis des années aux États-Unis contre la très populaire plateforme, perçue comme une menace pour la sécurité nationale par de nombreux élus à cause de son appartenance à un groupe chinois.

La destruction en février d’un ballon chinois supposé espion a suscité un regain d’efforts au Congrès pour bannir l’application de courtes vidéos divertissantes, accusée de donner accès à Pékin à des données d’utilisateurs du monde entier, ce que TikTok a toujours nié. D’après les sources du quotidien américain, l’ultimatum de la Maison blanche vient du CFIUS, une agence gouvernementale chargée d’évaluer les risques de tout investissement étranger pour la sécurité nationale américaine.

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Le gouvernement et le Trésor ont refusé de commenter. « Si l’objectif est de protéger la sécurité nationale, une cession ne résout pas le problème : (le fait que l’application) change de propriétaire ne signifiera pas l’imposition de nouvelles restrictions sur la circulation des données ou l’accès à celles-ci », a réagi une porte-parole de TikTok. « La meilleure façon de répondre aux inquiétudes concernant la sécurité nationale c’est d’utiliser les systèmes américains de protection des données des utilisateurs du pays, avec un contrôle solide et des vérifications par des tiers, ce que nous sommes déjà en train de mettre en place », a-t-elle ajouté.

TikTok, qui fait de nombreux efforts pour rassurer les politiques et le public sur son intégrité, comptait sur l’agence fédérale pour trouver un compromis. « La façon la plus rapide et la plus efficace de répondre à ces inquiétudes […] est que le CFIUS adopte l’accord proposé sur lequel nous travaillons avec eux depuis près de deux ans », avait affirmé un porte-parole de TikTok fin février.

Il réagissait à l’examen d’un projet de loi porté par les républicains, qui donnerait l’autorité au président Joe Biden de bannir complètement TikTok.

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La Maison Blanche a déjà interdit aux fonctionnaires des institutions fédérales d’avoir l’appli sur leurs smartphones, en application d’une loi ratifiée début janvier. La Commission européenne et le gouvernement canadien ont récemment pris des décisions similaires pour les téléphones portables de leurs fonctionnaires.

L’entreprise stocke les données des utilisateurs américains sur des serveurs situés dans le pays. Elle a admis que des employés basés en Chine y avaient accès, mais dans un cadre strict et limité, et pas le gouvernement chinois.

À l’été 2020, l’ancien président Donald Trump avait signé plusieurs décrets pour tenter de bannir la plateforme. Depuis, sa popularité déjà considérable a explosé à la faveur de la pandémie, au-delà de son public originel, les adolescents.

L’appli a dépassé ces dernières années YouTube, Twitter, Instagram et Facebook en « temps passé » par les adultes américains sur chaque plateforme, et talonne désormais Netflix, d’après Insider Intelligence. La puissante association américaine de défense des droits civiques ACLU s’est opposée aux projets de loi anti-TikTok au nom de la liberté d’expression.

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