Les Français se disent de plus en plus intéressés par l'actualité. Pourtant, ils sont une majorité à ressentir une fatigue informationnelle. Comme si l’appétit pour les infos était tout à la fois aiguisé par les multiples sources qui les émettent et contrarié par de multiples facteurs.

C’est un paradoxe qui ne manquera pas d’alimenter les États généraux de l’information. Si les trois quarts des Français se déclarent intéressés par l’actualité dans le baromètre La Croix-Kantar sur la confiance dans les médias (+13 points en un an), ils sont une majorité (51 %) à ressentir une fatigue informationnelle. Comme si l’appétit pour les infos était tout à la fois aiguisé par les multiples sources qui les émettent et contrarié par de multiples facteurs : surexposition des mêmes sujets, impuissance face aux événements, manque de confiance dans les médias… Sans compter les sollicitations permanentes sur un trop-plein d’informations ou des thématiques qui peuvent sembler éloignées des préoccupations quotidiennes. Et si le goût et la lassitude étaient indissociables ? On parle bien de menu dans les rédactions et tout restaurateur sait qu’il ne faut pas avoir une carte trop abondante sans inviter les clients à se retrouver sur le choix de quelques plats chauds. La presse (-4 points), qui se fait désormais distancer en termes d’utilisation journalière par internet (+10 points) aurait intérêt à méditer les leçons de ce sondage. Les Français ne sont pas prêts majoritairement à des abonnements, des dons ou un visionnage de publicités, mais ils souhaitent confronter leurs sources ou suivre un média fiable. Plus de choix assumés, moins de bruit. Décidément, less is more.