Le foutage de gueule, nouveau must-do de l’année. En 2023, dans le monde du one man show, chaque humoriste doit prévoir 10 minutes de «foutage de gueule» sur les spectateurs du premier rang. Ça fait des vues sur les réseaux sociaux sans trahir les blagues du spectacle.

Avis aux dénicheurs de tendance, le foutage de gueule est le nouveau must-do de l’année. On y consacrera des livres et les bambins en feront des exposés. En 2023, dans le monde du one man show, chaque humoriste doit prévoir 10 minutes de « foutage de gueule ». Il exécute chaque spectateur du premier rang et se moque de lui. Séquence vendue comme « impro », et rire « bienveillant » entre amis. « L’artiste » ridiculise chaque personne les unes après les autres, brocarde sur le physique, situation de couple ou métier. Ça fait des vues sur les réseaux sociaux sans trahir les blagues du spectacle. Et ça remplit un bon quart d’heure sans avoir ni à apprendre ni à écrire son texte. La tendance a explosé comme un rire en boîte. Autre exemple avec la dernière pièce de Sophie Perez et Pacôme Thiellement, inspirée du Titus Andronicus de Shakespeare, où dès la deuxième scène qui est un entracte (ici toutes les blagues durent 10 minutes), on crache sur son public. Artaud l’avait mieux fait, et c’était déjà dépassé. La suite n’est que cliché psychanalytico-explicatif sur l’œuvre de Shakespeare sans jamais le jouer et se borne à des facilités comme foutre un homme nu au plateau parce que la violence élisabéthaine parle du corps : bon sang mais c’est bien sûr ! La pièce se termine dans une explication aussi obscène que péremptoire : « Bienvenue dans le théâtre de ma ch**** ». Le tout se veut drôle. Personnellement je préfère rire. Et dire que les places coûteront bientôt aussi cher qu’un ticket de métro…

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