À l’aube de sa trentaine, Laurence Jenk découvre la peinture, puis la sculpture. Tombée amoureuse de cet art des formes, elle créera ensuite le Wrapping Bonbon, une œuvre signature et contemporaine qu’elle revisite sans cesse.

Avant d’être dans le top 1000 des artistes contemporains internationaux les plus vendus aux enchères ces vingt dernières années dans le monde, Laurence Jenkell, dite Jenk, travaillait en hôtellerie dans la partie communication. À cette époque, lorsqu’elle tombe enceinte, elle décide de suivre des cours du soir aux Beaux-Arts à Cannes. « J’ai jeté mon dévolu sur la peinture, puis sur la sculpture et la céramique », explique l'artiste. Un thème va très vite s’imposer à elle : le bonbon. « Enfant, j’en étais privée, je me le suis alors approprié. J’ai commencé à travailler la matière et à dompter le plexiglas, ce qui m’a permis de jouer avec la malléabilité en faisant des torsions avec un twist à gauche et à droite. »

Elle organise sa première exposition en 1998, et les premiers bonbons sont exposés de 2000 à 2004. « Le bonbon, c’est un sujet que tout le monde connaît. En tant que femme artiste, je suis venue imposer mon style, mais à l’époque, je ne savais pas comment ça allait évoluer. Les gens n’y croyaient pas. » Elle se qualifie comme une « autodidacte influencée par un tas de choses », et sans case. Le Wrapping Bonbon, cette friandise sucrée qu’elle tord, est revisité à l’infini par son autrice. Comment se renouveler ? « Je suis inspirée chaque minute, chaque seconde. Tout peut être source d’inspiration : un packaging de parfum, une page de magazine, le ciel, les coquillages… » À ce jour, la sculptrice ne peut pas citer le nombre de créations qu’elle a fait jusqu’à maintenant.

Le bonbon, bien qu’il représente la gourmandise qu’enfant comme adulte dégustent, Laurence Jenk l’utilise également pour passer des messages sur les problématiques environnementales, la cause animale, les questions féministes. « Pour dénoncer le braconnage, j’avais pris l’exemple d’un éléphant. Je lui avais mis un twist sur le corps parce que je voulais provoquer une prise de conscience sur le mal que fait cette chasse illégale sur les animaux. Dans un autre thème, j’ai offert une œuvre à la Fondation des Femmes à Paris, qui représente une femme avec, une fois de plus, un twist sur le corps pour montrer qu’elle se tord de douleur et dénoncer les violences conjugales », décrit-elle.

La technique de la torsion donne des idées à foison à l’artiste qui propose des œuvres parallèles comme le Wrapping Twist, l’Ice Candy, le Mona Candy, etc. Le tout en utilisant de nouveaux matériaux. En 2022, Laurence Jenk ouvre son atelier galerie à Monaco, où elle propose des workshops dans lesquels les personnes inscrites créent à leur tour leur version du bonbon. Pour les années à venir, la sculptrice contemporaine souhaite continuer de « surprendre » et d’exposer ses créations à l’étranger. Petit ou haut de plusieurs mètres, coloré, et disponible avec des matériaux différents, le bonbon de Jenk a encore à offrir : « Ce que je souhaite, c’est pouvoir transmettre et créer une réaction quand les spectateurs contemplent les sculptures », conclut-elle.