Il a décidé à 22 ans de plaquer son poste de comptable pour se lancer dans l’humour. Depuis dix ans, le Suisse Thomas Wiesel arpente la francophonie avec ses blagues, sans tabous.
Humoriste suisse connu pour son franc-parler, membre d’une troupe de théâtre lorsqu’il était plus jeune, Thomas Wiesel (@wieseltom sur Instagram) s’est fait une place dans le paysage de l’humour en Suisse depuis ces dix dernières années. Il n’avait aucune idée de ce qu’il voulait faire, alors il a pris la voie « qui fermait le moins de portes » en étudiant à HEC et en débutant en tant que comptable. À l’école, il était « le timide qui essayait de faire rire », il attendait le moment opportun pour balancer sa punchline. Bien que réservé, l’humoriste s’exerce au théâtre en étant lui-même l’auteur de deux pièces, il a même eu un court parcours dans le rap en faisant du slam sous un pseudonyme. Mais l’humour est le point central de son écriture. « J’aimais bien écrire des blagues, mais je n’étais pas à l’aise avec l’idée de jouer des personnages. Je ne me doutais pas que ça pouvait être un métier », confie-t-il.
À cette période, le Suisse a peu de modèles sur lesquels s’appuyer : « Le point commun de 99% des humoristes que je regarde, c’est qu’ils ne sont pas de chez moi. Je n’avais pas beaucoup d’exemples en Suisse de personnes faisant ce métier sans pour autant s’expatrier à Paris. » L’ex-comptable quitte son poste à 22 ans et se lance dans les scènes ouvertes à Lausanne, et au bout de six mois, il commence à vivre de sa nouvelle carrière. Il va se produire pendant sept ans en scène ouverte avant de présenter son premier spectacle Ça va qu’il joue en 2019, et en 2023 il revient avec Travaille. Il va entamer la seconde partie de sa tournée en janvier.
La routine ne fait pas partie du quotidien de Thomas Wiesel, c’est d’ailleurs quelque chose qu’il fuit. « Je crains de passer en mode pilote automatique, j’ai compris que ce n’était pas pour moi de jouer 200 fois la même chose. Certains arrivent très bien à le faire et cela m’impressionne toujours. Pour ma part, je me lasse très vite. » Pour sortir de ce train-train journalier, il prend toujours un moment au début de son spectacle pour échanger avec le public et parler des spécificités de la ville dans laquelle il performe : « Dans mes spectacles, j’essaye de trouver des sujets pas périssables », dit-il. Son humour « pince-sans-rire » intéresse également les radios et la télé, puisqu’il devient chroniqueur pour Quotidien en 2016 et France Inter l’année d’après, et depuis février 2018 il intervient sur la Radio Télévision Suisse. Depuis un an, il enchaîne les représentations à travers les salles en Suisse, Belgique, Luxembourg, et en France avec son dernier spectacle. Un thème qui « garde la promesse de rire du travail ». Avec ses blagues « exubérantes », Thomas Wiesel invite un très large public à le voir autour de ce sujet sérieux qu’il tourne en dérision.