LES 15 SPÉCIAL PARIS 2024

Champion paralympique et sextuple champion d’Europe et de France, le paratriathlète Alexis Hanquinquant ne rêve que de décrocher l’or à Paris 2024. Un portrait de Nadège Foucher de Brandois, directrice de la communication France et Benelux de Procter & Gamble

Il a le teint hâlé, le sourire aux lèvres et la bonne humeur accrochée en bandoulière. C’est sûrement l’effet que les paysages lunaires de l’île de Lanzarote ont sur Alexis Hanquinquant, champion paralympique de triathlon. Durant son stage d’entraînement de quinze jours aux Îles Canaries, il a, chaque jour, pédalé 105 km, nagé 6 km et couru 13 km.

« Pour moi, la définition de la performance, c’est la win, à travers un investissement quotidien, un effort de tous les jours. Je cherche toujours le meilleur aérodynamisme, l’équilibre alimentaire le plus juste, associé aux soins adéquats, lance Alexis Hanquinquant lors d’une interview en visio début février. En triathlon, le rasage du corps fait par exemple partie intégrante de la préparation : pour la vitesse, la performance mais aussi, on y pense moins, pour le confort du port des tenues de sport. Quoi qu’il en soit, dans toute cette préparation, la première notion, c’est le plaisir », poursuit-il.

Le plaisir de la victoire, le plaisir de finir premier et de monter sur la plus haute marche du podium. Ce très haut niveau de performance systématiquement répété d’année en année, est la touche de ce champion hors du commun. Quel que soit le sujet qu’on aborde, on en revient toujours au plaisir. D’où vient ce goût de l’optimisme et de la positivité ? « Par la violence de mon accident, j’ai compris que la vie est à la fois cruelle mais très belle aussi. » En 2010, alors qu’il était maçon, Alexis a été victime d’un accident de travail et a subi une amputation du tibia droit en septembre 2013. Déjà mordu de sport de haut niveau avant son accident, il décide, juste après son opération, de se lancer dans le paratriathlon. En moins de dix ans, il a tout raflé en devenant six fois consécutivement champion de France, d’Europe et du Monde dans sa discipline. Le graal, il l’atteint en 2021 en remportant la médaille d’or aux Jeux paralympiques de Tokyo. « Et là, j’ai ressenti quelque chose d’exceptionnel en termes d’émotions. On passe de champion d’une discipline à la reconnaissance de tout un pays. Les Jeux ont été un accélérateur monstrueux, dans tous les domaines. »

Être porte-drapeau

Paris, il y croit, il en rêve. Tout comme être porte-drapeau pour l’édition de 2024. « Je suis fier d’être Français. En devenant porte-drapeau, je sais que ça représenterait beaucoup pour mon grand-père qui était un ancien combattant et qui, ironie du sort, a aussi été blessé à la jambe. Plus largement, je serai heureux de transmettre aux plus jeunes des clés pour mieux gérer la pression, je pourrai être capitaine de l’équipe de France. »
Être porte-drapeau lui permettrait également de donner de la visibilité aux différentes situations de handicap. Car au fond, « qui est vraiment l’handicapé de l’autre ? Pour changer une ampoule, si tu as besoin de monter sur une échelle et que tu as le vertige, tu seras peut-être bien content de trouver mon 1,90 m sur ton chemin ! », plaisante-t-il. Très souvent, le handicap est invisible. Alexis se présente lui-même avec « un handicap léger », d’autres ont des handicaps plus lourds. « On n’est pas logés à la même enseigne, et au fond le plus important c’est la représentation et la visibilité de ce tout que nous sommes. »
Quand il choisit ses sponsors, Alexis pense qu’ils ont un rôle important à jouer pour amplifier son engagement : « Avec les marques Gillette, Oral B, Head & Shoulders ou Braun, je n’ai pas réfléchi une seconde. On connaît l’histoire de l’entreprise P & G avec les Jeux, des centaines d’athlètes soutenus dans le monde ! Et surtout, à travers les publicités, et la puissance des marques, on permet la représentativité télévisuelle, c’est comme ça qu’on marque le grand public. »

Alexis milite également pour rappeler que les athlètes paralympiques n’ont pas plus de mérite que les autres. « Je ne veux pas entendre que la performance paralympique est différente. La vie nous met juste plus de bâtons dans les roues, plus de difficultés pour accéder au sport qu’il s’agisse des établissements ou des équipements. C’est pour ça qu’il faut parler de “situation” de handicap. Une fois que l’environnement est adapté, après c’est juste une question d’endurance, de détermination et de plaisir. » Le plaisir, on y revient. « Je suis un exemple que dans la vie, tout est possible. Réaliser son rêve, ça rappelle l’enfance, il n’y a rien de plus beau », boucle-t-il à quatre mois des Jeux.

Parcours

28 décembre 1985. Naissance à Yvetot, en Normandie.

2013. Amputation de la jambe droite.

2017. Champion de France, d’Europe et du Monde de paratriathlon.

2021. Médaille d’or des Jeux paralympiques de Tokyo d’été de 2020.

2021. Chevalier de la légion d’honneur.

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