Culture
Avec le film «Haut vol», le nouveau directeur de l'Opéra de Paris, Benjamin Millepied, donne le ton de sa nouvelle programmation avec le concours de Standard Films et Louis de Caunes.

De plomb et de zinc, ils culminent à 76 mètres du sol. Les faunes ailés y contemplent depuis 1875 la marée grise des toits parisiens. Les hauteurs du Palais Garnier, sur lesquels les petits rats s’égaillaient dans le célèbre feuilleton L’Âge heureux, en 1966, subjuguent les cinéastes. Cinéma et danse : un résumé de la vie du nouveau directeur de l’Opéra de Paris, Benjamin Millepied, compagnon de l’actrice Natalie Portman, qui entend, dans le film «Haut Vol», donner le ton de son programme de ballets. Le jeune danseur signe la chorégraphie. On y voit les danseurs Léonore Baulac et Alistair Madin multiplier portés et pas de deux sur les hauteurs.

Irrésistible vertige. Le réalisateur, Louis de Caunes (le fils d’Antoine), 27 ans, n’a pas eu l’ombre d’une hésitation avant de choisir le décor de son film, produit par Standard Films. «Benjamin Millepied nous a donné carte blanche», explique Louis de Caunes. «Comment ne pas filmer cet endroit fabuleux?».

Merveilleux mais périlleux. «Pousser des danseurs à réaliser des figures compliquées, comme des portés, sur une corniche très fine, n’était évidemment pas sans risque…», reconnaît le jeune homme. Les scènes d’intérieur ont été, pour leur grande part, tournées «dans les salles de répétition, la grande scène de l’Opéra…», égrène Louis de Caunes qui précise qu’il ne «s’agissait pas du tout de réaliser une visite guidée de l’Opéra».

Danseurs de choix

Benjamin Millepied collabore de longue date avec Standard Films, «depuis l’opération Adidas avec les We are from LA, ou encore le film Air France réalisé chez Iconoclast (maison mère de Standard Films)», souligne le producteur Julien Pasquier. Seul desiderata du nouveau directeur de l'Opéra: mettre en scène deux jeunes danseurs de son choix, lauréats du prix Arop (Association pour le rayonnement de l’Opéra national de Paris). «Il était compliqué d’accorder les agendas de ces danseurs surbookés», raconte Louis de Caunes. «Les quelques moments de répit dont ils disposent, ils en profitent pour se reposer: les danseurs sont toujours au bord de la blessure.»

Louis de Caunes est à l’origine du choix de la bande-annonce: «le groupe Toys a créé la musique de mon premier court-métrage, avec Adèle Exarchopoulos», précise-t-il. Benjamin Millepied, quant à lui, a déclaré vouloir «inviter des artistes, des réalisateurs, des dessinateurs et des créateurs de mode pour créer le nouveau langage de [ses] productions».

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