Création
Orange et son agence Marcel recréent les cadenas d'amour voués à la disparition sur le pont des Arts. Un travail de titan.

C’est Vénus tout entière à sa proie attachée… le plus concrètement du monde. Les fameux cadenas du pont des Arts à Paris, symboles d’amour éternel sans divorce posés par des hordes de couples, commençaient à donner des hauts-le-cœur à certains. La mairie de Paris au premier chef. Depuis septembre 2014, des panneaux de verre et de bois empêchent la pose de ces «love-locks» – nom consacré par les touristes énamourés – qui pesaient durement sur la structure.

Orange et son agence Marcel ont décidé de sécher les larmes des incurables romantiques en donnant une seconde vie à ces chaînes digitales: son opération «Relock love», raconte Philippe Franc, directeur de clientèle digital chez Marcel, part de l’initiative d’un jeune photographe, «tombé amoureux du pont des Arts».

Ce n’est plus de l’amour, c’est de la rage: «Il a immortalisé 40 000 cadenas, pendant sept mois, puis les a numérisés et attachés à chaque pan du pont… Un travail de titan», souligne Philippe Franc. Qui poursuit: «Pour faire durer la tradition du cadenas d’amour, nous nous sommes dit que le lieu parfait, c’était le cloud.»



Chasse aux tourtereaux



Les nuages digitaux comme sièges des passions… Comme celles de Charlie et David, de Johann et Léa. «Nous avons voulu donner plus de corps aux cadenas en allant chercher les couples qui se cachaient derrière», explique Philippe Franc. Pas une mince affaire. Via les réseaux sociaux, ou bien les inscriptions sur les cadenas eux-mêmes, les limiers de Marcel finissent par retrouver la trace de certains tourtereaux.

Charlie et David, originaires de l’Illinois, voulaient matérialiser par un love-lock leur union, avant que le mariage homosexuel ne soit légal dans leur Etat. Quant à Léa, sourde, elle passait son temps sur des forums d’aide aux parents de malentendants, jusqu’à ce qu’elle rencontre Johann, qui vit à 700 kilomètres de chez elle, dans l’Aveyron. Un jour, alors qu’elle s’inquiète de ne plus avoir de nouvelles, elle reçoit un petit colis… contenant un cadenas. Il est assorti d’un mot lui donnant rendez-vous sur le pont des Arts. C’est là que Johann et Léa échangent leur premier baiser. So romantic.

 

De quoi amollir le cœur des plus cyniques. En attendant le troisième volet de cette love-saga, le site, souligne Philippe Franc, «donne la possibilité de créer un cadenas virtuel pour l’accrocher sur le pont, lui aussi virtuel». Il n’y a pas d’amour, il n’y a que des preuves d’amour?

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