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La start-up Upfluence cible des milliers de leaders d'opinion pour promouvoir ses 600 clients sur les blogs, les réseaux sociaux ou le web. Deux ans après son lancement, elle est à l'équilibre.

En finir avec un site de vente de cravates à la peine pour basculer dans l'univers de l'influence, c'est le pari qu'ont fait quatre jeunes entrepreneurs - Vivien Garnès, Kevin Creusy ,Yann Metz-Pasquier et Alexis Montagne - lorsqu'ils ont lancé Upfluence, en juin 2013. En cherchant à promouvoir leur site, ils se sont intéressés aux gens qui véhiculent une réputation numérique.

Upfluence est la mise en musique algorithmique de cette démarche qui repose sur l'identification des influenceurs: blogueurs, Twittos... Pour la marque de vêtements pour enfants Catimini, ils ciblent par exemple 1500 à 2000 blogs de mamans en langue française auxquels ils adressent des articles sponsorisés. «Nous avons une vue granulaire, très fine de ce qu'il se passe sur le Web et les réseaux sociaux, explique Vivien Garnès. Nous “ traquons” tous les clics rapatriés vers le site de l'annonceur et toutes ses conversions.»

Respect du code

Upfluence repose sur une couche technologique liée à un logiciel, qui assure la place de marché («Publishr IO») et sur un moteur de recherches pour l'identification des influenceurs («Reachr IO»). L'approche «servicielle» se caratérise ensuite par la réalisation de campagnes ad hoc.

Au global, la société produit 500 billets sponsorisés par mois en tâchant de les fondre aux mieux dans les contenus présents. «Nous respectons le code de la consommation en disant bien que nos articles dépendant d'une contribution financière sont sponsorisés ou issus de partenariat, précise Vivien Garnès, et nous évitons les risques de déréférencement pour les influenceurs et les clients avec des tags de sécurité.» Depuis 2010, afin de lutter contre le référencement de blogueurs de marque, Google déréference en effet impitoyablement les blogs qui dissimulent leur visée commerciale.

Upfluence est l'un des trois gagnants de la dernière édition de Graines de boss. Présente à Lyon et Genève, la start-up vient d'ouvrir un bureau à San Francisco pour profiter des dernières innovations de la Silicon Valley. A la différence de sa rivale américaine Tap Influence, elle est déclinée dans six langues et compte 600 clients aux deux tiers en Europe.

Ses revenus ont quadruplé entre 2014 et 2015 pour dépasser 600 000 euros sur le seul premier semestre de cette année (1 million d'euros de chiffre d'affaires prévu en 2015). En septembre, elle a levé auprès de petites porteurs 360 000 euros. «Nous sommes à l'équilibre. On réfléchit à faire un appel de fonds si l'activité logiciel se développe, mais ce n'est pas une priorité», conclut Vivien Garnès.

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