Evénementiel
Afin de mobiliser le public sur les enjeux de la conférence sur le climat de décembre à Paris, le ministère de l’Écologie, sur une idée de Gad Weil, a monté l'opération L'Arche de Noé Climat.

Samedi 19 septembre, l'étonnante croisière sur la Seine de deux immenses barges chargées de quelque 140 sculptures d'animaux multicolores de 2m20 de haut sur 2m50 de long a fait sensation. Cet événement insolite est né d'une rencontre. Celle de Ségolène Royal, ministre de l’Écologie, du Développement durable et de l’Énergie et de Gad Weil, concepteur d'événements de rue.

«Ségolène Royal m'a demandé de réfléchir à un événement spectaculaire qui puisse mobiliser les Français, notamment les enfants et les familles, sur les enjeux de la COP21, tout en ayant un retentissement également à l'étranger», explique Gad Weil, directeur général de Place grand public (groupe La fonderie). Sur les deux ou trois scénarios qu'il présente alors à la ministre, c'est finalement L'Arche de Noé Climat qui sera retenue. Un concept qui a le double avantage de faire référence à une image universelle et à l'association des hommes et des animaux face à l'adversité. «L'idée, loin du registre de la culpabilité, est de sensibiliser le public aux dangers du changement climatique qui menacent au premier chef les animaux –représentés ici par une centaine d'espèces– qui viennent dans la ville directement interpeller les gens. Une sorte d'appel au secours», poursuit Gad Weil.

Animaux recyclables

Ces animaux stylisés ont été fabriqués en Altuglas, un matériau en plastique recyclable conçu par le groupe Arkema, participant ainsi à l'économie circulaire conformèment aux principes défendus par la COP21. «La transparence de cette matière, un verre acrylique, permet de jouer avec la lumière sur ces animaux monochromes hors normes aux sept couleurs de l'arc-en-ciel. Chaque sculpture est composée de deux parois entre lesquelles sont disposées une vingtaine de "vertèbres", également en Altuglas, donnant l'impression d'un corps et offrant une multitude de facettes», ajoute Gad Weil. 

Après avoir navigué toute la journée sur la Seine au fil des monuments parisiens, les sculptures ont été installées sur l'esplanade des Invalides jusqu'au dimanche 20 au soir afin de permettre aux passants de les découvrir et de se photographier avec elles. L'objectif étant d'inciter le public à envoyer ses photos sur le hashtag #archedenoeclimat (ou #adnclimat) avec deux ou trois phrases proposant une solution contre le changement climatique.

Parole au public

L'opération sera renouvelée les prochains mois dans plusieurs villes de France avec, comme point d'orgue, la diffusion sur écran géant de toutes ces contributions au Bourget lors du sommet sur le climat en décembre. «Une façon de donner la parole au public dans un lieu où seront concentrés les décideurs et les experts, politiques, scientifiques et ONG», avance le patron de Place grand public. 

Au terme de l'opération, d'un montant total de 700 000 à 900 000 euros, entièrement financé par des mécènes (Haropa Ports de Paris, Arkema, Fondation Schneider Electric, L'Oréal...), les 140 animaux seront cédés à des collectivités territoriales comme outils pédagogiques. Au final, L'Arche de Noé espère toucher directement 1 à 2 millions de personnes en France. 

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