Si vous étiez candidate à la présidentielle, quels seraient les trois points principaux de votre programme?
Philippine Dolbeau. D’abord l’éducation: je mettrais un enseignant au ministère de l’Education car j’aurai l’assurance qu’il sait de quoi il retourne. Ensuite, la promotion de l’entreprenariat auprès des jeunes afin de relancer l’économie. Je pense qu’il faut montrer que chef d’entreprise est un métier à part entière. Or, aujourd’hui, lorsqu’on nous demande de choisir un métier, on ne nous parle jamais de cette opportunité. Enfin, je ferais entrer l’Elysée dans un véritable plan de communication digital à l’américaine, un peu comme Barack et Michelle Obama ont su le faire, afin de rendre la politique plus transparente et les hommes politiques plus abordables!
Pourquoi faut-il voter pour vous? Quelle serait votre principale qualité de dirigeante?
Ph.D. Je pense que le fait d’être une femme peut être un atout car nous n’avons pas la même sensibilité aux choses et aux gens. Et puis, c’est tout un symbole! D’autre part, je suis jeune. Cela peut être perçu comme un défaut par certains, mais pour moi c’est une qualité car je peux apporter d’autres points de vue, moderniser des institutions un peu vieillissantes. Et puis, je m’aperçois, au gré de mes rencontres, que beaucoup de gens veulent changer le monde… Au fond de moi, je fais partie de ces gens-là.
Quel serait votre projet pour booster la transformation digitale des entreprises? Et q uel serait votre engagement vis à vis de cette jeune génération qui, dans dix ans, se retrouvera sur le marché du travail?
Ph.D. Je pousserais tous les secteurs, quels qu’ils soient, à se former au digital. Aujourd’hui, je vois par exemple que mes professeurs n’y connaissent rien en matière de digital et que ce sont leurs élèves qui les forment! J’adore également la société Magic Makers qui apprend aux plus petits le codage informatique… Le digital peut être très ludique et la technologie peut, et doit, s’intégrer dans tous les secteurs. J’ai d'ailleurs remis à François Hollande, pendant le G20 à Shanghai, une proposition pour valoriser l’entreprenariat. C’est une solution, il me semble, à tous les problèmes de chômage et de précarité. Cela m’est cher et j’aime le mettre en avant. Evidemment, il y a tout à repenser et cela commence dès l’école. Il existe aujourd’hui des associations comme Entreprendre pour apprendre qui se déplacent dans les lycées afin d’expliquer qu’entreprendre est une solution d’avenir. Mais ce n’est pas suffisant. Les acteurs du changement, aujourd’hui, ce sont les entrepreneurs. Ce sont ces initiatives-là qui créent des vocations.
A propos de Philippine Dolbeau
L’ingéniosité n’a pas d’âge. Philippine Dolbeau en est la preuve vivante. Cette lycéenne de 17 ans, plus jeune entrepreneur de France, a créé New School il y a deux ans après s’être indignée du sort d’un petit garçon resté enfermé durant huit heures dans un bus scolaire. De concours en paris insensés, la jeune fille a tapé dans l’œil du directeur d’Apple Europe, rien de moins. Son système d’appel électronique New School, actuellement en phase de test dans trois établissements, attend désormais d’être commercialisé à grande échelle.