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L'établissement financier britannique a annoncé qu'il commercialisera désormais les données privées de ses clients. Une manne mais aussi une source de polémique.

Barclays va vendre les données privées de ses clients à partir de cet automne. Il a transmis à ses 15 millions de clients une révision des termes et conditions, insistant sur le fait que les données qui seront vendues à des tierces parties seront anonymes. Concrètement, l'établissement britannique proposera à des entreprises de connaître dans le détail des dépenses de ses clients, selon leur type de foyer, leur métier, leur âge, leur zone géographique, etc. De grandes tendances pourront également être suivies à la loupe, par exemple le jour de la semaine où les Britanniques vont le plus au restaurant.

Les données seront issues des informations laissées sur le site Internet via l'ordinateur de bureau, la tablette ou le smartphone, ainsi que des transactions effectuées avec la carte bancaire Barclaycard ou des conversations téléphoniques enregistrées avec le service clientèle. Les clients sont obligés d'accepter ces nouvelles conditions. En revanche, ils restent maîtres de leur vie privée pour la géolocalisation, avec la possibilité de désactiver l'option «tracking» de leur téléphone portable. Barclays veut en effet suivre en permanence et au mètre près la localisation de ses clients munis d'un téléphone portable avec GPS.
La deuxième banque britannique, dont la réputation a été ternie par de multiples scandales en 2012, est le premier grand établissement financier à proposer la vente des données privées de ses clients. Les autres sociétés qui ont emprunté cette voix étaient généralement des acteurs de la grande distribution, comme Tesco, ou des pure players du Net, principalement des réseaux sociaux.
D'après une enquête du Financial Times, Barclays pourrait toucher environ 0,003 dollar pour les données de chaque personne souhaitant acheter une voiture ou une vidéo à la demande.
L'évolution est majeure: en tant que banque, Barclays est tenue de fournir aux services fiscaux certaines informations relatives à des clients liés à des juridictions étrangères.
«Nous utilisons ces informations en mode numérique, anonyme et global, comme cela se pratique dans de nombreux groupes, a tempéré un porte-parole. Il s'agit de fournir des informations à but commercial et marketing, qui ne comprennent aucune donnée personnelle.»
Dans un communiqué, l'activiste d'Open Rights Group Jim Killock a indiqué que «l'évolution de Barclays sur les données privées est une raison supplémentaire d'appliquer une plus forte loi de protection des données privées en Europe». Un sacré pari en termes d'image et de réputation pour Barclays!

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