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La nouvelle enseigne d'objets connectés, Lick, ouvre pour en mettre plein la vue. Mais en arrière-plan de ce projet avant-gardiste, une stratégie de distribution bien pensée.

C'est l'heure de vérité pour Stéphane Bohbot. Cet entrepreneur français veut frapper un grand coup avec sa nouvelle enseigne : Lick. Et faire coup double. Dans le viseur, les objets connectés. Des vases pour arroser ses plantes à distance, des serrures qui s'ouvrent via le smartphone et d'autres gadgets de start-up. « Vingt personnes sont employées pour dénicher les futures tendances, décrit Stéphane Bohbot, sur tous les secteurs. » Santé, bien-être, high-tech, textile... « Tout ce qui est connectable deviendra connecté », continue-t-il. Un marché en plein boom qui pesait 64 millions d'euros en 2013. Et devrait monter à 150 en 2014 et 400 en 2015.

Aidé de l'agence Betwin pour la communication vidéo on line et Thomas Marko pour la notoriété et l'événementiel, Stéphane Bohbot place donc ses pions. « Nous voulons devenir prescripteur», avance-t-il. Après avoir racheté dix-sept magasins The Phone House, le dirigeant qui a fait fortune dans les télécoms, aujourd'hui à la tête de diverses activités générant 270 millions de chiffre d'affaires, entend lancer une enseigne d'un nouveau genre : « La distribution a toujours fait soit du pur Web, soit du pur retail. Nous nous sommes demandé comment fusionner les deux. »

Le principe ? Garder un lien entre le client et le magasin, via le Web.  Avec un QR code sur son T-shirt, le vendeur peut rester en contact avec le client dès sa sortie de la boutique et «chater» avec lui. Via un écran mobile téléguidé, un conseiller assistera le chaland en boutique depuis l'étranger. Plus qu'un magasin, « Lick a vocation à créer une communauté », annonce Stéphane Bohbot. Les vendeurs, tous issus de The Phone House, s'appellent des community coaches.

A ce jour, le site Web de l'enseigne ne propose aucun produit. « Ce sont les clients qui les choisiront en votant », indique l'entrepreneur. « Et les start-up pourront avoir des retours consommateurs, discuter avec la communauté et ainsi établir un lien privilégié avec les clients avant de se lancer. »

Mais même si elle affiche des ambitions internationales dès 2015, et a bénéficié de plusieurs dizaines de millions d'euros d'investissement, Lick est bien plus qu'un nouveau magasin. L'idée est apparue en 2012. Alors même que Stéphane Bohbot venait de signer le rachat d'Extenso Telecom, la filiale d'accessoires de téléphone de Bouygues Telecom. Elle approvisionne aujourd'hui quelque deux cents magasins pour Carrefour, Auchan, la Fnac, Darty ou encore Amazon...

Avec Lick, l'homme d'affaires fait coup double. Et développe un réseau étendard pour un marché naissant. Si Lick devient la référence, sa société Extenso Telecom pourra avoir une place de choix sur le marché « pour accompagner les distributeurs », selon Stéphane Bohbot. En dénichant les meilleurs objets ou en accompagnant les start-up, elle fait office d'incubateur à idées pour ensuite proposer la meilleur offre à la distribution. Une stratégie double. Et connectée.

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