Dans le cadre de sa stratégie du porte-à-porte, la SNCF vient de mettre sur les rails ID Vroom, un service de covoiturage pour les longues mais surtout les courtes distances.

Après les liaisons par cars avec le lancement d'ID Bus en 2012, la SNCF investit maintenant le domaine du covoiturage avec le démarrage le 1er septembre dernier d'ID Vroom, issu de la fusion d'Easycovoiturage (lancé en 1999) et de 123envoiture (créé en 2002). Ces deux sites étaient tombés dans le giron de la SNCF l'an dernier après le rachat d'Ecolutis. Leur fusion permet à la SNCF de se lancer dans ce secteur avec déjà 900 000 membres. Une manière d'assurer ses arrières dans un domaine en pleine croissance : en 2013, 21% des Français avaient déjà utilisé ce mode de transport et 41% envisageaient d'y avoir recours (enquête « Partager sa voiture : une tendance mondiale » par Ipsos et Cetelem).
Pour autant, ID Vroom ne souhaite pas se reposer sur ses lauriers mais veut plutôt innover. « Aujourd'hui, sur les sites de covoiturage, le trajet moyen tourne autour de 300 kilomètres. Ce mode de transport est plutôt utilisé pour de longues distances », explique Olivier Demaegdt, directeur général d'Ecolutis et porte-parole de la SNCF sur le sujet, avant d'ajouter : « Or, notre ambition est de développer le covoiturage au quotidien, sur des trajets domicile-travail-domicile. » Avec ce lancement, la SNCF, qui mène actuellement une compétition d'agences pour la communication de son nouveau service, souhaite également développer sa stratégie de porte-à-porte, qui consiste à transporter les voyageurs de leur domicile à la gare et de la gare à leur destination finale.

 

Peu de concurrence

 

Cette activité de court-trajet devrait s'avérer rentable, puisqu'il n'existe pas vraiment de concurrence sur ce secteur aujourd'hui en France. En effet, le numéro 1 du covoiturage dans l'Hexagone, le français Blablacar (1,5 million de personnes transportées par mois et 10 millions de membres), vise « l'expansion internationale sur les longues distances », selon Laure Wagner, directrice de la communication et membre de l'équipe fondatrice. Présent dans douze pays en Europe, Blablacar veut désormais se lancer hors du Vieux Continent.
Avec désormais deux acteurs majeurs sur le marché (et plusieurs plus petits), le covoiturage a de beaux jours devant lui en France. « C'est une façon de voyager qui se démocratise. A notre lancement en 2006, nos premiers membres étaient des étudiants attirés par le fait de voyager moins cher. Aujourd'hui, nous n'avons plus de profil type puisque les étudiants représentent seulement 26% de nos membres », continue Laure Wagner, qui conclut : « l'arrivée de la SNCF sur le segment est une bonne nouvelle, car quand une grande entreprise s'intéresse à une activité plus ou moins nouvelle, ça la crédibilise. »

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