Le service américain de voitures avec chauffeur a levé 1,2 milliard de dollars. En route vers une bulle financière dans l’univers des start-up?

Quarante milliards de dollars. C'est désormais la valorisation d'Uber, le service américain de voitures avec chauffeur (VTC) après l'annonce d'une levée de fonds de 1,2 milliard, jeudi 4 décembre. C'est plus du double des 17 milliards auxquels la société controversée était évaluée début juin, lors d'une précédente levée de fonds d'un montant identique et cela repose la question d'une bulle financière dans l'univers des start-up. A 40 milliards de dollars, Uber se rapproche des 50 milliards qu'affichait Facebook début 2011, un an avant son introduction en Bourse.

 

D'autres «game changers» affichent des valorisations astronomiques. Dans l'hôtellerie et le tourisme, AirBnB, par exemple, a été valorisée à 10 milliards de dollars en avril, lors d'un tour de table de 450 millions de dollars auprès d'investisseurs.

 

Dix milliards de dollars, c'est aussi la valeur sur la base de laquelle la messagerie éphémère Snapchat, très prisée des adolescents, serait en train de négocier une levée de fonds, après avoir rejeté une offre d'achat de Facebook à 3 milliards de dollars. Le réseau social a finalement jeté son dévolu sur une autre application de messagerie, WhatsApp, déboursant près de 22 milliards de dollars.

 

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Jusqu'où cela ira-t-il? Pour Travis Kalanick, le patron et co-fondateur d'Uber, il y a «de la capacité additionnelle restante pour des investissements stratégiques», ainsi qu'il l'écrit sur le blog officiel de l'entreprise («The Ride Ahead»). «Ces financements vont permettre à Uber de faire des investissements substantiels, en particulier dans la région Asie-Pacifique», explique-t-il.

 

Positionnée comme une alternative aux taxis, Uber a fait bouger les lignes grâce à son application mobile. Celle-ci se sert de la géolocalisation pour mettre l'utilisateur en contact avec un véhicule se trouvant aux environs, Uber encaissant une commission sur le prix de la course.

 

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Fondée en 2009 en Californie, Uber est désormais présente dans plus de 200 villes (dont Paris) et 45 pays, contre seulement 60 villes et 21 pays il y a un an. «Nous sommes six fois plus gros aujourd'hui qu'il y a douze mois - et avons crû plus vite cette année que l'an dernier», précise Travis Kalanick. L'expansion rapide de la société crée de fortes tensions avec les taxis traditionnels, notamment en Europe. Plusieurs villes ont tenté d'interdire le service. Un tribunal allemande

 

Uber a aussi souffert récemment d'une mauvaise publicité avec des informations de presse rapportant que les données de géolocalisation sur lesquelles s'appuie le service étaient «largement accessibles» à ses salariés, qui pouvaient le cas échéant s'en servir pour espionner les déplacements de n'importe quel client, et par des propos d'un vice-président de la firme suggérant que l'entreprise devrait embaucher des enquêteurs pour déterrer les secrets des journalistes qui la critiquaient.

 

Ce dernier avait par la suite fait des excuses, et Travis Kalanick a également promis jeudi «des changements dans les mois à venir», changements devant «jeter de nouvelles bases en termes de protection des données» et «changer la culture d'entreprise».

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