Disney, Skype (Microsoft), Telecom Italia... Trente-cinq nouveaux noms de sociétés ont été publiés par le Consortium international des journalistes d'investigation, qui regroupe 80 journalistes à travers le monde, dans le cadre de l'affaire Luxleaks2. Le second volet de ce scandale d'optimisation fiscale en Europe affecte Jean-Claude Junker, le président de la Commission européenne et ancien Premier ministre du Luxembourg de 1995 à 2013.
Il intervient à la veille de la prestation de serment officielle de la Commission Juncker devant la Cour de justice européenne, à Luxembourg, et après les révélations conjointes, début novembre, d'une quarantaine de journaux montrant qu'entre 2002 et 2010, le Grand-Duché avait passé des accords fiscaux avec 340 multinationales. Etaient alors notamment cités Apple, Amazon, Ikea, Pepsi, Heinz, Verizon et AIG. Ces groupes avaient tous pour point commun d'avoir minimisé leurs impôts, privant les Etats européens de milliards d'euros de recettes fiscales.
Des cabinets d'audit aux conseils précieux
Selon le quotidien belge Le Soir, les accords conclus dans le cadre de ce Luxleaks 2 ont été mis au point par les quatre grands cabinets d'audit et de conseil (dits «Big Four»): Price Waterhouse Coopers (PWC), KPMG, Deloitte et surtout EY (Ernst & Young), ce dernier signant 60% des montages fiscaux («rulings») de la nouvelle fuite. Le journal évoque des «outils hybrides (Bombardier), des déductions fiscales spectaculaires (95% des revenus pour Skype, qui ne paye donc des impôts que sur les 5% restants) ou des taux réels d'imposition extrêmement faibles (0,28% pour Walt Disney Luxembourg)».
Les quatre sociétés d'audit répondent qu'elles agissent dans le respect de la loi. Will Brewster, porte-parole d'EY, a ainsi répondu au Soir: «Nos professionnels fournissent des conseils fiscaux aux clients conformément aux lois nationales et internationales.»