Carte blanche
Alexander Kalchev, directeur de la création de DDB Paris, empile les ouvrages sur la publicité mais aussi le design, l'art, le cinéma... autant de sujets qui le passionnent et l'inspirent au quotidien.

Calvin & Hobbes, optimisme garanti. «Ne vous moquez pas de moi, mais je suis fan de Calvin & Hobbes. Quand j’ai trop de choses à faire, je prends un rendez-vous avec moi-même et je lis Calvin & Hobbes, c’est une source d’optimisme garantie, contrairement à d’autres personnages comme Snoopy par exemple, qui est complètement déprimant. La bande dessinée est le format le plus contraignant et le plus inspirant: il faut une continuité dans l’histoire, et à chaque fois on doit découvrir quelque chose de nouveau, c’est sans fin. Moi qui travaille mieux dans la contrainte, j’admire beaucoup ça.»

 

Werner Herzog, l'honnête homme. «Le réalisateur Werner Herzog est un artiste pur, honnête, innocent qui pose des questions sur le monde et réussit à sublimer le quotidien. Il a fait un reportage sur un charpentier qui faisait du saut à ski, ce qui devrait être le truc le plus ennuyeux de la terre, mais il a une passion presque religieuse qui rend ses images passionnantes. Dans la publicité, on a de plus en plus besoin de ce genre d’honnêteté. D'autant qu'il travaille avec deux bouts de ficelle, quand nous, publicitaires, arrivons à nous entendre dire: “On a que 10 000 euros pour faire cette campagne!” C’est une belle leçon.»



Les manuels du Club des DA

La pub en héritage. «Un jour, j’étais dans une librairie et je suis tombé sur un vieux manuel du Club des DA, et depuis, je les collectionne. C’est un objet qui n’a de valeur pour personne, bien qu’il soit rare et difficile à trouver, mais quand je me demande comment c’était avant, je me replonge dans ces ouvrages. C’est l’occasion de découvrir des agences qui n’existent plus, des créatifs géniaux qu’on a oubliés, des campagnes qui ne sortiraient jamais aujourd’hui. Il y en a une pour Volkswagen qui montre une de leurs voitures en panne! Quelle idée pour vendre une voiture! Ce qui est drôle aussi, ce sont les points communs qu’on trouve avec notre époque et les problématiques du secteur qui en fait existent depuis toujours.»

 

The Economist

Les mots blancs. «Une de mes sources d’inspiration, c’est l’ouvrage Well-written and red qui recense toutes les campagnes de The Economist. De manière générale, il y a toujours un défaut dans un film ou une affiche, mais ces campagnes, qui ne sont composées que de mots blancs sur fond rouge, sont la perfection. Même si je le feuillette régulièrement, à chaque fois que je l’ouvre, je découvre de nouvelles choses. Ma préférée, c’est celle avec Jordan: “Somebody mentions Jordan. You think of a Middle Eastern country with a 3,3% rate.” C’est d’une pureté intellectuelle rare.»

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