E-commerce
Souvent pointé du doigt pour ses mauvaises conditions de travail, notamment dans ses entrepôts, le géant américain a décidé de mettre en place une campagne de communication déguisée.

Amazon contre-attaque. Le leader du commerce en ligne a encouragé plusieurs de ses salariés à créer un compte Twitter pour vanter les mérites de leur employeur. Ces comptes sont reconnaissables par la mention «Amazon FC Ambassador» présente dans le nom. Mais le véritable intérêt est dans les tweets eux-mêmes, qui présentent les conditions de travail au sein des entrepôts sous un jour particulièrement favorable.

«Salut! Je travaille dans un entrepôt Amazon et nos revenus et avantages sont excellents. Amazon paie ses employés en moyenne 30% de plus que chez les autres distributeurs, et offre une couverture médicale complète au premier jour. Les conditions de travail sont très bonnes, c'est propre et bien éclairé et la sécurité est une top priorité pour mon centre», témoigne ainsi Phil, auprès de ses 58 abonnés Twitter. À ce jour, une dizaine de comptes de cette nature, tous localisés aux États-Unis, ont été découverts par TechCrunch.

Ces salariés ont-ils manifesté leur épanouissement professionnel sans aucune contrepartie? Si dans un premier temps, une rémunération avait été évoquée, ces ambassadeurs perçoivent bien des avantages en nature, comme l'a révélé Yahoo. Par exemple: un jour de congé payé supplémentaire, une carte cadeau d'une valeur de 50 dollars, un déjeuner à base de sandwichs ou de la charcuterie.

Une autre réalité

Cette campagne de communication déguisée fait suite à diverses enquêtes concernant les conditions de travail de la multinationale américaine. En 2015, le New-York Times, révélait par exemple qu'Amazon incitait ses salariés à se dénoncer entre eux, sur fond de maltraitances –y compris de salariés malades– et de rythmes de travail infernaux. Le Sun a de son côté révélé une pression telle que des employés finissaient par uriner dans des bouteilles pour suivre la cadence, car les pauses trop longues sont décomptées du temps de travail.

Et en France? D’après une enquête du CHSCT du site de Montélimar, beaucoup de salariés ne dormiraient plus, auraient interdiction de parler ou seraient contrôlées pendant leurs pauses. Dernière idée en date qui ne manquera pas de susciter des réactions dans l'opinion: deux brevets ont été déposés par Amazon début 2018 pour créer un bracelet connecté enregistrant les gestes des employés.

 

Mise à jour du 28 août 2018 :

Suite à cette publication, un porte parole d'Amazon affirme: «Les ambassadeurs FC sont des collaborateurs expérimentés de nos centres de distribution. Ce qui compte avant tout, c’est qu’ils sont présents depuis suffisamment longtemps pour relater des faits en toute honnêteté, d’après leur expérience personnelle. Il est important de bien faire connaître le cadre de travail réel de nos centres de distribution, et le programme d’ambassadeurs FC en est un élément essentiel, tout comme les visites guidées des centres de distribution que nous proposons. Ces visites guidées permettent à plusieurs milliers de clients chaque année de venir découvrir par eux-mêmes le fonctionnement de nos centres de distribution.»

 

À lire :

- Les 8 conseils du PDG d'Amazon pour réussir

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