Start-up
Allo-Media amène la reconnaissance vocale dans les services client. Un levier de business pour les marques… et pour elle, qui s’est réinventée plusieurs fois et regarde désormais du côté des États-Unis.

Savez-vous vraiment écouter vos clients ? C’est la question que pose Allo-Media aux annonceurs. Cette start-up fondée en 2011 a développé une technologie de reconnaissance vocale capable d’analyser les conversations entre les conseillers client et les consommateurs et d’en tirer des données exploitables par les marques. «Notre “taux d’erreur mot” est de 7,7 % seulement, un score proche du cerveau humain», explique Romain Sambarino, son PDG. Le modèle économique repose sur un abonnement mensuel dépendant du volume d’appels qualifiés, à 35 centimes l’appel, hors coût d’installation (30 000 euros). Grâce à cet outil, développé depuis 2014 avec un laboratoire de recherche, l’entreprise revendique son avance sur un marché en plein essor.

 

Cookie vocal

Rien ne prédestinait la start-up à occuper une telle place. Au départ, elle développe un annuaire téléphonique de médecins. Un format porteur qu’elle élargit ensuite à d’autres professions comme les commerçants, jusqu’à aboutir à une «galaxie» d’annuaires dont le modèle repose sur l’appel surtaxé. «Un modèle pas sexy et pas pérenne par rapport à Google», relate Romain Sambarino. Voilà pourquoi l’entreprise opère un premier pivot, vers une offre de facturation au lead. Concrètement, elle se met à privilégier les numéros gratuits et à facturer les appels aux commerçants. Problème : tous les appels reçus ne sont pas générateurs de business. C’est là que la technologie entre en jeu, afin d’aider à les catégoriser. Suit un rapprochement raté avec Solocal/Pages Jaunes, alors en mauvaise posture financière. Fragile elle aussi à ce moment-là, Allo-Media prend une nouvelle voie et lance en 2016 le cookie vocal, reliant le contenu des appels au parcours de navigation des clients sur les sites.

 

Les États-Unis à portée de voix

Une technologie qu’Allo-Media (43 personnes aujourd’hui et près d’un million de chiffres d’affaires en 2017) entend continuer à développer. Des tests sont en cours avec les centres d’appels Webhelp pour de nouveaux usages. Elle se dit aussi sollicitée par les fournisseurs de chatbots qui veulent se positionner sur la voix. Elle lorgne par ailleurs les États-Unis. Tandis que la start-up a déjà levé 11,5 millions depuis 2014 (dont 10 en 2017), une levée de fonds de série B est envisagée en 2019.

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