E-commerce
La plateforme a lancé un média réalisé en interne sur la data, l’ad tech et l’informatique. Un projet d’image, mais aussi commercial et RH. Samir Amellal, chief data officer de La Redoute donne des détails.

La Redoute vient de lancer un média en ligne sur l’informatique et la data, Laredoute.io. C’est inattendu pour une marque comme vous ?

Samir Amellal. L’idée est venue d’Ambroise Gressier, le DSI, et à deux, nous avons mis en place ce projet. Le but est de créer un média B to B, pour communiquer sur ce qu’on fait en matière de technologie de data. Nous voulons jouer un rôle dans la communauté des développeurs adtech. Nous sommes une entreprise vraiment à la pointe sur la data. J’ai un parcours où j’ai vu de nombreuses choses en agences et chez les annonceurs [Publicis et Havas] et je peux affirmer que La Redoute est très avancée en France et que peu de personnes le savent.

 

C’est donc un média d’image pur ?

Il a plusieurs rôles. Nous développons des API pour les vendeurs présents sur notre marketplace et nos partenaires. Des applications qui leur permettent de mieux gérer les outils pour piloter leur stratégie. Avec Laredoute.io nous pouvons leur expliquer le fonctionnement de nouveautés, et aussi communiquer auprès de nouveaux vendeurs, pour que leur DSI puisse apprécier notre crédibilité technique. Le média est écrit en anglais. D’une part, car il est produit par les membres des équipes situées à Roubaix et au Portugal, mais aussi car toute la communauté informatique échange surtout en anglais.

 

J’imagine qu’il y a aussi un volet RH...

Oui, c’est un gros enjeu aussi de management et de recrutement. Pour valoriser le savoir-faire des équipes internes, mais aussi pour fédérer une communauté technique, se faire voir et attirer les meilleurs profils. L’image de la Redoute en B to B n’est pas à la hauteur de la réalité. Lorsqu’on travaille sur des réseaux de neurones artificiels [type d’algorithme] pour personnaliser certains contenus, c’est assez rare pour le dire. Le public, même professionnel, ne sait pas que l’on va aussi loin.

 

N’avez-vous pas peur, en mettant en valeur les équipes qu’elles se fassent débaucher ailleurs ?

C’est un risque, mais vous savez, on ne retient jamais quelqu’un qui a décidé de partir. Le but c’est de montrer qu’il y a de l’émulation, être attractif. On avancera plus vite en tech, pour ensuite développer le business. Cela nous permettra derrière d’attirer de meilleurs vendeurs sur la plateforme etc. C’est un cercle vertueux. Nous ne sommes pas une marketplace ouverte, où chacun peut se connecter et venir. Nous faisons une sélection. Alors nous devons être à la pointe.

 

Comment vous êtes-vous organisés ?

Nous avons un comité de lecture qui regroupe six personnes, et toutes les personnes concernées peuvent participer. Nous fonctionnons sur la base du volontariat, mais fortement encouragé. Tout le comité de direction est engagé dans ce projet, car il est en droite ligne de l’impulsion qu’il veut donner à la marque. Pour les personnes en charge opérationnellement, le projet fait partie de leurs objectifs annuels. Il faut incentiver les gens. C’est indispensable si l’on veut qu’ils prennent vie durablement.

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