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Denis Darpy, professeur des universités à l’Université Paris-Dauphine – PSL, nous donne son point de vue sur l’actualité.

Le r achat de Tiffany par LVMH pour plus de 16 milliards de dollars.

Même si l’on parle toujours de la Chine comme grand marché du luxe - les Chinois représentent 33 % des acheteurs mondiaux dans ce domaine aujourd’hui, 40 % d’ici 2023 - il ne faut pas oublier que l’Amérique du Nord représente 25 % du marché mondial du luxe. New York est la première ville où l'on vend du luxe, plus que Paris. Acquérir l’emblème de New York qu’est Tiffany est un signal important envoyé au marché américain et mondial. Le symbole de Tiffany est le petit cadenas : avec ce rachat, LVMH a pris les clés du marché américain. Bernard Arnault a aussi inauguré, en octobre dernier, un atelier Louis Vuitton près de Dallas. Le marché américain est important, stable, moins sujet à des variations géopolitiques : dans le cadre d’une recherche de stabilité, ce rachat est pertinent.

 

La réouverture de la Samaritaine (groupe LVMH) annoncée pour avril 2020.

Beaucoup de Parisiens seront contents de la revoir. Cela me rappellera des souvenirs… Quoi qu’il en soit, il y a un double projet derrière cette réouverture : un hôtel de luxe avec vue sur la Seine - c’est un emblème au cœur de Paris qui va s’ouvrir - et un magasin DFS (pour Duty Free Shoppers). Peu connue en France, DFS est une marque assez dominante sur le marché du duty free mondial - tout comme Sephora l’est dans l’univers cosmétique, LVMH étant propriétaire des deux enseignes. La vente en duty free sera donc au cœur de Paris. Printemps et les Galeries Lafayette la proposent déjà depuis des années, mais là, le client sera international. Par ailleurs, un travail important de rénovation du patrimoine a été réalisé. Une boutique DFS a également été ouverte à Venise il y a trois ans.

 

La collaboration entre Prada et Adidas et l’ouverture des ventes le 4 décembre pour leurs produits communs.

Un pur cas de cobranding. Cela se fait quand chacune des parties pense améliorer son capital de marque, développer une association positive en prenant des caractéristiques de l’autre. Pour Adidas, il s’agit de renforcer son positionnement haut de gamme. Pour Prada, c’est un coup de jeune, vers le sport, la détente, c’est un moyen aussi de renforcer son côté lifestyle, ce qui est important pour les marques de luxe. Cela fait du sens pour chacune des deux marques et c’est une collaboration inattendue, qui créé de la surprise, et sera donc d’autant plus regardée et analysée.

 

Les marques de luxe qui vont probablement réduire leur présence à Hongkong selon le cabinet Bain.

Les marques enregistrent des baisses de - 70 à - 80 % de leurs ventes dans leurs magasins à Hongkong. Une grande partie des ventes était effectuée auprès des Chinois continentaux, qui ne viennent plus. Les Hongkongais achètent aussi mais le climat actuel n’est pas propice. Si les marques se désengagent, quittent les points de vente, libèrent les surfaces, il y aura un deuxième effet : la crise immobilière. Si la demande baisse pour les surfaces de retail, les prochains baux seront moins élevés, moins coûteux, toute la chaîne immobilière en sera affectée. C’est l’un des grands risques pour Hongkong en termes de stabilité économique. Comment ce choc sera-t-il absorbé ? Cela peut être positif pour les jeunes. Si l’une des raisons de leur mal-être est le manque de démocratie, ils déplorent aussi le coût du logement.

 

Porsche, marque luxe et premium la plus valorisée au monde selon le cabinet Brand Finance.

Porsche a réussi sa digitalisation. Elle se tourne vers l’électrique. Elle a initié un cobranding avec Huawei et réalisé le design de smartphones haut de gamme de la marque chinoise, depuis au moins trois ans. Porsche va vers ce qui est à la pointe de la performance.

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