Dossier Retail responsable
Soumis lui aussi à la pression des consommateurs et aux injonctions du législateur, le secteur du e-commerce adopte des comportements plus responsables.

Pas de promos affriolantes, mais la mise en avant de smartphones reconditionnés et d’une solution d’emballage des colis qui réduit les camions de 30 %. Dans sa dernière campagne, Cdiscount, filiale e-commerce de Casino, affiche clairement la couleur : vert. « Nous sommes engagés sur la réduction de notre impact environnemental depuis dix ans, cela ne date pas des derniers scandales », précise Marie Even, secrétaire générale de Cdiscount. L'entreprise bordelaise collabore avec l’association Envie, qui offre, dans le cadre de l’obligation légale de reprendre les produits électro-domestiques, une seconde vie à certains appareils. Depuis deux ans, ce partenariat a même été étendu à l’intégralité des produits récupérés par l’enseigne.

Attente du consommateur

Si Cdiscount communique aujourd’hui, c’est qu’il y a une nouveauté. « C’est devenu une attente du consommateur », reconnaît Marie Even, qui pointe aussi l’arrivée de la loi sur l’économie circulaire. De son côté, Rue du Commerce, filiale de Carrefour, a lancé en septembre une offre Pack Reprise, qui permet à un client de retourner pendant un an un produit en échange de 80 % de sa valeur en bons d’achat. L’appareil repris est ensuite, dans le cadre d’une « démarche éco-responsable », remis en état et revendu sur un autre circuit.
Ces efforts louables laissent toutefois bien des questions en suspens. Qu’en est-il des dispositifs qui encouragent à commander en deux tailles (ou deux pointures) et à en retourner une gratuitement ? Les clients sont demandeurs de ce type de service, mais quel est son coût environnemental ? Selon Mike Hadjadj, qui anime I Love Retail, un test est actuellement réalisé sur un modèle de livraison permettant à l’acheteur d’essayer à domicile plusieurs tailles et de choisir la bonne sans avoir à retourner les autres, simplement rendues au livreur. Mais ce dernier devra alors prendre rendez-vous.

La question de la consommation énergétique

Au-delà de l’emballage et de la livraison, se pose aussi la question de la consommation énergétique. « Nous menons déjà des actions en ce sens avec des entrepôts chauffés avec la chaleur émise par les data centers », revendique Marie Even, qui se demande aussi comment coder différemment pour que les sollicitations sur les sites et applis soient moins consommatrices d’énergie. Ce type de sujets, remarque Lilith Peper, directrice de la stratégie de l’agence Braaxe, ne fait pas encore partie des préoccupations majeures des Français, mais cela ne saurait tarder : « Dès qu’une marque va faire les choses jusqu’au bout sur ce sujet et prendre la parole, cela va devenir une nouvelle revendication des consommateurs ». « Qu’un géant comme Amazon s’engage à atteindre la neutralité carbone d’ici 2040, ce n’est pas anodin pour le secteur », constate quant à lui Mehdi Dziri, directeur de projet chez Fabernovel.

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