Avec 7,5 milliards de dollars d’investissement dans le monde en 2020, 150 millions d’euros en France, le marketing d’influence commence à peser. Le nombre d’influenceurs se multiplie tout comme les plateformes qui les mettent en relation avec les marques. Pour autant, cette activité reste largement le fait d’autodidactes qui se lancent à l’assaut du web avec leur volonté de se tailler une part d’audience. « C'est une activité qui génère un revenu suffisant pour en vivre, depuis dix ans à l'international et depuis cinq ans en France », contraste Marion Hecquet, responsable des formations du groupe Abilways (CFJ et École W).
C'est pour accompagner le développement de ce nouveau métier que le groupe a lancé dès 2016 une formation à l’intention de ceux qui souhaitaient devenir influenceurs. D’une durée de deux jours, elle permet aux apprenants d'évaluer le revenu potentiel que peut générer un site, concevoir un marketing efficace, identifier les principaux canaux où il faut être présent, définir leur business plan… avec une visée très professionnelle. « Ces modules permettent d'estimer la charge de travail, de créer et gérer sa présence digitale, d'analyser les analytics pour savoir combien de personnes viennent visiter leur site, combien de temps ils y passent… », précise Marion Hecquet. Une troisième journée a été ajoutée en 2018 afin d’enseigner aux participants la monétisation de cette audience et l'acquisition des fondamentaux du SEO.
Depuis sa création, la formation n’a accueilli qu’une cinquantaine de personnes. « Beaucoup de gens se forment eux-mêmes sur internet », explique Marion Hecquet. En 2021, sa durée va donc être ramenée à deux jours et recentrée sur le choix de ses partenaires, la monétisation de son influence et la production de contenus de qualité plus diversifiés. « Nous souhaitons donner plus de sens à l'influence en étudiant des cas de partenariats réussis », précise Marion Hecquet.
Construction d'une ligne éditoriale
La relative faiblesse de la demande n’empêche pas l'arrivée de nouveaux venus sur le marché, comme l’Influence Académie, lancée en avril 2019. « Il faut en moyenne un à deux mois pour appréhender toutes les notions, explique Glenn, son créateur, par ailleurs influenceur. Nous formons d’abord à la construction d’une ligne éditoriale, puis nous expliquons les différentes démarches pour booster l’audience, trouver des partenariats… » En parallèle de la formation, des séances de coaching se font sur Skype ou en réel. « C’est une démarche d’échange et de co-construction », explique Glenn. Pour preuve de son efficacité, l'Influence Académie assure que certaines des personnes ainsi formées ont déjà 10 000 followers et monétisent leur compte. Un argument qui va peut-être susciter chez d’autres acteurs des formules couplant formation et coaching.